Le Federer du paddle surfe sur le Léman
Multichampion de paddle, Steeve Fleury rêve de prendre une vague à Prangins pour descendre jusqu'à Genève.
Steeve Fleury subjugue les promeneurs qui se baladent au bord du lac. Perché sur sa frêle planche de surf à 70 centimètres au-dessus de l'eau, il semble en lévitation tout en avançant. «Il arrive que les gens qui passent m'applaudissent», s'amuse l'habitant de Gilly. Il faut avouer qu'il pratique une nouvelle discipline spectaculaire et à première vue incongrue, venue tout droit de la Mecque du surf, Hawaï. Le surf foil s'inspire des techniques de construction navales récentes qui ont fixé des ailerons en dessous des coques des bateaux pour gagner en vitesse. Le Vaudois en a sous sa planche, ce qui lui permet de glisser sur des vagues quasi invisibles depuis la rive.
«C'est comme faire du ski alpin sans avoir besoin de remontées mécaniques, compare Steeve Fleury. Les foils décuplent la puissance des vagues et il devient possible de surfer jusqu'à 3 minutes sans tomber à l'eau.»
Avec l'évolution du matériel et l'expérience acquise, il rêve désormais de descendre le petit lac en prenant une onde au large de la Promenthouse, à Prangins, pour finir dans la rade de Genève. «Il existe au milieu du plan d'eau des trains de vagues qu'il est déjà possible de surfer durant 30 à 40 secondes en stand-up paddle», assure-t-il.
Le roi du paddle
Steeve Fleury a découvert le surf foil en 2017. L'homme ne pouvait manquer cette nouveauté, lui qui est un expert des activités lacustres. À 39 ans, il vient de remporter son onzième titre de champion de Suisse de stand-up paddle depuis 2011. Il est largement le plus titré du pays dans ce sport très jeune. «Le paddle reste ma passion première et inaltérable, mais le surf foil est aussi grisant. Il offre plus de vitesse. Quand on décolle en dessus de l'eau, c'est tellement silencieux.»
Il existe plusieurs manières de pratiquer le surf foil. Les débutants peuvent se lancer en étant tirés derrière un bateau. Les experts comme Steeve Fleury aiment à s'accrocher à une voile mobile, sorte de grand cerf-volant, comme le kitesurf. Il est également envisageable de prendre de la vitesse avec une rame quand Éole manque de force. Si Steeve Fleury pratique de manière régulière ces différentes techniques, il en est une qu'il n'a jamais essayée: aux États-Unis, l'évolution de la discipline a conduit au développement de planches munies d'une hélice qui tourne à l'électricité.
Aujourd'hui, il y aurait près d'une vingtaine de pratiquants en Suisse. Et, à en croire le trentenaire, leur nombre ne demande qu'à croître. «Ce sport a un énorme potentiel. Il rend possible le surf partout, et surtout dans le calme, loin des endroits prisés où il faut jouer des coudes pour se faire une place dans la vague. De nouvelles contrées s'ouvrent aux amateurs de surf.»
Pour peu que l'on choisisse un modèle de planche assez large, la discipline serait accessible à un large public. Reste le prix du matériel. Il faut compter près de 3000 francs pour disposer d'un équipement de bonne qualité.
Steeve Fleury a dépensé certainement plus que cela, lui qui possède un matériel très performant. Il lui permet, en s'adonnant à sa nouvelle passion, de réaliser ce qu'il pensait impossible il y a quelques années. Lors d'un voyage au long cours en 2007, le jeune homme avait appris le surf par lui-même. Il lui avait fallu un mois pour en maîtriser la technique et il en avait profité les deux mois suivants, avant de rentrer en Suisse. «J'ai adoré les sensations de ce sport, mais il n'y avait pas moyen d'en faire sur mon lac. C'est pourquoi j'ai commencé le paddle. J'ai ainsi adapté mon désir aux conditions locales.» Le trentenaire vit aujourd'hui en donnant notamment des cours pour le club nyonnais de stand-up paddle.
Il espère désormais conjuguer ses deux amours, qui sont complémentaires. «Je pensais arrêter la compétition en paddle, mais mon entraîneur m'a dit qu'il voulait essayer un nouveau type d'entraînement. Et comme j'aime les nouveautés, j'ai très envie de la tester.»
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