Le Festival du film alpin se rapproche des pôles
Le FIFAD a mis à l'honneur l'aventure scientifique avec des images et récits issus de l'expédition en Antarctique du Swiss Polar Institute.

L'Antarctique était au programme, ce début de semaine, au Festival international du film alpin des Diablerets (FIFAD). Le directeur de la manifestation, Jean-Philippe Rapp s'en est presque excusé en présentant, lundi, une projection consacrée aux images ramenées par les scientifiques de l'expédition circumpolaire antarctique (ACE) initiée par le Swiss Polar Institute de l'EPFL. Bon prétexte pour réveiller encore et encore la conscience du public sur les enjeux climatiques? L'occasion était belle, surtout, de découvrir de l'intérieur une aventure qui n'a rien à envier celles des alpinistes, même loin des cimes.
«C'est une richesse humaine incroyable d'avoir des dizaines de scientifiques ensemble sur un bateau. Cela donne quelques étincelles, mais aussi des moments magnifiques», se souvient Danièle Rod, venue raconter cette épopée. Coordinatrice d'ACE, elle a été l'une des chevilles ouvrières de cette expédition qui pendant trois mois, entre décembre 2015 et mars 2016, a emmené quelque 148 chercheurs de 23 pays dans une randonnée de 32 000 kilomètres autour du continent glacé. Un périple que l'on peut découvrir à travers trois petits films, accessibles en ligne, aux images à couper le souffle.
Parti du Cap, en Afrique du Sud, le brise-glace russe Akademik Treshnikov a embarqué 22 équipes de recherche pour leur permettre d'effectuer des prélèvements et des mesures aussi bien sur mer que dans l'atmosphère et sur terre. Si ce n'est que dans le monde bien ordonné de la science, les éléments se sont invités dans l'aventure. «Nous avions un programme scientifique préétabli, mais il a été remis en question dès le premier jour», relate ainsi Danièle Rod.
Imprévisible météo, qui oblige des équipes à renoncer à explorer certaines îles, autant d'occasions manquées de faire des prélèvements planifiés et espérés. L'itinéraire du bateau change de jour en jour. Des arbitrages s'imposent. Les réunions matinales sont autant d'âpres négociations entre les équipes qui parfois doivent faire des concessions. «Certaines décisions se sont faites à la courte paille!», s'amuse aujourd'hui Danièle Rod.
Autre détail piquant sur cette expédition: la sécurité de certaines explorations était assurée par des guides de montagne spécialement recrutés. Mais les clins d'œil à la Suisse ne s'arrêtent pas là. Samuel Jaccard, professeur à l'Université de Berne, a en effet rappelé de quelle manière le savoir scientifique helvétique dans le domaine alpin s'est transposé dans celui de la recherche sur les pôles. Et à l'instar des glaciers de nos montagnes, ceux de l'Antarctique connaissent un destin mû par le changement climatique. Les chercheurs de l'ACE ont ainsi observé que le glacier Mertz, qui doit d'ailleurs son nom à un explorateur suisse, fond lentement par en dessous à cause d'une eau plus chaude autour de l'Antarctique qu'on ne l'imaginait jusque-là. Comme le dit David Walton, chef scientifique d'ACE en conclusion de l'un des films projetés lundi: «Comprendre l'Antarctique est un élément crucial pour assurer le futur de chacun de nous sur terre.» Même vu des Alpes vaudoises.
Film sur l'étape 1 de l'expédition (du Cap, Afrique du Sud, à Hobart, Australie)
Film sur l'étape 2 de l'expédition (de Hobart, Australie, à Punta Arenas, Chili)
Film sur l'étape 3 de l'expédition (de Hobart, Australie, à Punta Arenas, Chili)
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