Un cépage, 1000 vinsLe gamay, ce caméléon venu de Bourgogne
Le troisième cépage de Suisse connaît une désaffection. Pourtant, bien cultivé, il a tout pour faire un grand vin.

La Suisse cultivait 2000 hectares de gamay en l’an 2000. Vingt ans plus tard, il n’en reste que 1200. Le troisième cépage du pays est boudé par certains consommateurs et vignerons qui lui reprochent de manquer de structure, de couleur, de tanins. Un peu comme le Beaujolais nouveau a lentement tué le Beaujolais dès 1951, les sélections de gamay très productif des années 1980 lui ont collé une mauvaise réputation. L’histoire remonte encore plus loin, en 1395 pour être précis, quand Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, trouve le gamay trop âpre et le bannit de ses terres pour le limiter au Beaujolais et ne garder que le pinot noir.