Résolution UDC acceptéeLe Grand Conseil s’oppose aux initiatives phyto
Le parlement appelle les Vaudois à voter non le 13 juin. Victoire de la droite à une très courte majorité.

«Le Grand Conseil vaudois, rappelant le rôle essentiel de notre agriculture […], appelle les citoyennes et citoyens du canton de Vaud à rejeter les deux initiatives phyto extrêmes» et leurs «conséquences désastreuses».
On ne saura jamais quel impact cette déclaration officielle aura sur le résultat du vote, mais c’est un fait, et plutôt rare: le parlement cantonal a donné mardi une consigne de vote pour les votations fédérales du 13 juin.
«Nos agriculteurs nourrissent la population, ils ne l’empoisonnent pas.»
Pour un peu, le cénacle restait muet. Deux voix seulement ont permis à la droite de l’emporter, aidée par plusieurs abstentions vert’libérales. C’est le député UDC Julien Cuérel qui a soumis au vote cette résolution, égrenant tous les arguments brandis par le camp du non si les initiatives passaient la rampe.
«Diminution du volume de production agricole d’au moins 30%», «hausse des prix des denrées alimentaires», «augmentation de produits importés», «diminution de la biodiversité» ou encore «disparition de milliers d’emplois.» «Nos agriculteurs nourrissent la population, ils ne l’empoisonnent pas.»
Dialogue de sourds gauche-droite
«Une fraude intellectuelle», a rétorqué au nom du groupe PS l’Yverdonnois Stéphane Balet. «L’utilisation de pesticides favoriserait-elle la biodiversité? La disparition d’emplois, mais par quel lien?» Chez les Verts, parti qui soutient mordicus les deux initiatives, ce sont les plus crédibles pour s’exprimer qui sont montés au front: l’agriculteur bio Andreas Wüthrich et le vigneron en biodynamie Pierre Fonjallaz.
«La perte en production pendant la période de transition, c’est un immense défi, a lancé ce dernier. Le bénéfice sera l’amélioration de la qualité du sol, donc de la valeur nutritive des aliments et de notre santé, la préservation de notre environnement. On aura besoin d’un renforcement massif de la recherche, un développement intensif de la formation, des garanties financières aux producteurs et un accompagnement de cette transition, complètement assumée par l’ensemble de la population et non par les seuls agriculteurs.»
«On aura besoin d’un accompagnement de cette transition, complètement assumée par l’ensemble de la population et non par les seuls agriculteurs.»
Le paysan UDC Jean-Luc Chollet a conclu par une prophétie: «Dans dix ans, avec l’amélioration génétique des plantes et la diminution de la nocivité des produits phytosanitaires, on en sera au point où veulent nous mener les initiatives. Mais leur brutal effet couperet me les rend insupportables.»
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