NeuchâtelLe Grand Conseil veut aider les réfugiés de Moria
Mercredi, les députés neuchâtelois se sont prononcés en faveur d’une aide envers les réfugiés du camp grec de Moria, qui a été ravagé par les flammes.
À l’instar de plusieurs villes suisses et d’une motion acceptée aux Chambres fédérales, les députés neuchâtelois ont approuvé mercredi une résolution qui demande au Conseil fédéral d’augmenter de manière conséquente le quota de réfugiés de Moria qui seront accueillis. Le texte émanait des groupes socialiste et Vert’libéral-PDC.
«Nous demandons que des actions soient entreprises dans les meilleurs délais, afin d’assurer la protection des réfugiés dans les îles grecques et d’organiser l’arrivée des personnes que nous souhaitons accueillir dans notre pays», selon le texte de la résolution.
«Il y a urgence à agir»
Le camp de réfugiés de Moria, établi sur l’île grecque de Lesbos et qui compte 12’700 personnes, a été détruit en très grande partie par plusieurs incendies successifs. Le Conseil fédéral a annoncé que la Suisse pourrait accueillir 20 mineurs non accompagnés.
Pour le Grand Conseil neuchâtelois, «tant le caractère hypothétique de l’accueil envisagé que le délai de mise en œuvre ou le nombre très faible de personnes évoqué sont loin d’être suffisants et ne sont pas à la hauteur de la grande tradition humanitaire de notre pays dont nous sommes si fiers». Il apparaît «qu’il y a urgence à agir, ce d’autant que nous arrivons aux portes de l’hiver».

«Bombe économique»
La résolution a été approuvée par 96 oui, 3 non et 6 abstentions. Quelques députés UDC s’y sont opposés. Accueillir «ces immigrés – dont beaucoup sont en quête de richesses faciles – est une bombe économique à retardement des institutions sociales et cautionne un trafic humain et le sombre travail des passeurs», a déclaré l’UDC Niels Rosselet-Christ.
L’UDC a ajouté que de nombreux criminels et terroristes passent par le canal migratoire. Choqués par ses propos, les députés à gauche de l’hémicycle sont sortis de la salle en guise d’indignation.
Motion au niveau fédéral
Lors de la dernière session fédérale, une motion en ce sens a aussi été acceptée. Elle exige que le Conseil fédéral s’engage au niveau européen pour une amélioration substantielle de la situation dans les îles égéennes. Le gouvernement doit aussi s’investir en faveur d’une réforme des accords de Dublin, afin qu’une répartition plus juste et plus équilibrée des réfugiés soit opérée.
La Ville de Zurich, suivie par plusieurs autres en Suisse, dont Genève, Lausanne, Delémont, Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds (NE), ont demandé dès le 10 septembre que le Conseil fédéral organise «sans délai» une conférence nationale sur le sujet. Elles ont annoncé qu’elles sont prêtes à accueillir des personnes en provenance du camp, comme par exemple des familles avec des enfants.
ATS/NXP
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