Le guérisseur pervers lausannois reste en prison
Le Tribunal cantonal confirme les 3,5 ans de détention tout en libérant ce Français de 65 ans des infractions de viol et contrainte sexuelle.

C'est un verdict inhabituel. Lundi, la Cour d'appel pénale a libéré un guérisseur libertin des deux plus graves infractions retenues par le Tribunal d'arrondissement de Lausanne en mars dernier, soit le viol et la contrainte sexuelle. Il a pourtant confirmé la peine de 3 ans et demi de prison ferme, uniquement pour abus de la détresse et pornographie.
Le thérapeute lausannois aux 8000 patientes, reconnu en Suisse et ailleurs, était initialement accusé d'avoir abusé sexuellement de six patientes sur une période de cinq ans. Seules deux d'entre elles avaient déposé une plainte. Au procès de mars, les juges avaient finalement retenu que seuls ces deux cas étaient pénalement condamnables tout en relevant le caractère «déontologiquement honteux» du comportement de ce guérisseur. Ce dernier, qui se dit aussi magnétiseur et faiseur de secret, n'a jamais nié avoir entretenu des relations sexuelles avec de nombreuses patientes. Il allait même jusqu'à inscrire une petite croix dans le dossier de celles avec qui il avait consommé ou souhaitait le faire.
A son procès, en mars, un long défilé de jolies femmes confirmait l'habileté de ce libertin assumé. Le Tribunal de Lausanne avait vu en lui un «prédateur» et un «manipulateur» s'attaquant à des patientes en détresse.
Lundi, face aux juges du Tribunal cantonal, ce Français de 65 ans n'a pas modifié sa version. A ses yeux, il n'a «jamais forcé quelqu'un à avoir des relations sexuelles», même s'il concède que son comportement était «inacceptable et malsain».
Dans cette affaire, la difficulté réside surtout dans la qualification juridique des faits. Et le droit devient subtil lorsqu'il s'agit de déterminer la qualification: viol, contrainte sexuelle ou abus de la détresse?
La procureure Hélène Rappaz a rappelé lundi que le thérapeute exploitait la détresse de ces femmes pour arriver à ses fins. Et lorsqu'une patiente lui disait non, il mettait en place tout un stratagème. La défense, représentée par Me Stefan Disch, a insisté sur le fait que l'on ne devait pas mêler droit et morale. Et d'ajouter que ce qui est déontologiquement problématique n'est pas forcément pénalement répréhensible.
Dans les deux cas pour lesquels cet homme a été condamné, la relation sexuelle n'était pas consentie, ont estimé les juges cantonaux. Pour l'affaire la plus grave, ils précisent que le thérapeute a traité sa victime «comme un objet et l'a rabaissée». Mais à leurs yeux, seul l'abus de la détresse doit être retenu.
Comment les juges ont justifié que la peine soit tout de même maintenue? «Sa culpabilité est écrasante. Il est allé au paroxysme de la perversité avec ses patientes», a expliqué la présidente.
Me Stefan Disch a déjà affirmé qu'il recourrait devant le Tribunal fédéral.
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