Festival du film fantastiqueLe NIFFF veut explorer toutes les chimères de l’époque
Du 1er au 9 juillet à Neuchâtel, la 21e édition promet de dynamiter les codes et ne revendique que «l’imaginaire mondial».

Au risque de passer pour un miroitant fourre-tout, le 21e Festival du film fantastique de Neuchâtel en jette. Révélé par son directeur général, Pierre-Yves Walder, le programme embrasse la pluralité du genre à travers 128 œuvres venues des cinq continents. Signe de cette volonté de convoquer l’imaginaire plutôt que de respecter des codes, le jury sera présidé par la romancière Joyce Carol Oates.
Cette lady de la littérature américaine, souvent pressentie pour le Nobel, a toujours elle aussi transgressé les disciplines. À 84 ans, la New Yorkaise débarquera peut-être à Neuchâtel avec les épisodes de «Blonde», la série déjà auréolée de soufre adaptée de son best-seller sur Marilyn Monroe par Andrew Dominick, classé X aux États-Unis.

En attendant cette sortie imminente sur Netflix, le NIFFF propose quelques passionnantes chimères de notre époque. Qu’il s’agisse de la relève la plus audacieuse du moment (Addison Heimann, Francisca Alegría, Simon Rieth, etc.), ou des dernières œuvres de ses cinéastes fétiches (Park Chan-wook et autre Dario Argento), le festival réaffirme son rôle de passeur entre les supports, du cinéma à la musique, entre les générations. «Le NIFFF s’affirme plus que jamais comme l’observatoire privilégié des multiples déclinaisons du fantastique», a déclaré son directeur.
Près d’une trentaine de premières européennes figurent dans cette édition éclectique qui renoue aussi avec ses salles. Le drame odoriférant «Les cinq diables» de la Française Léa Mysius avec Adèle Exarchopoulos ouvre la manifestation, qui se confluera avec un film d’animation, «I Am What I Am», du Chinois Sun Haipeng. Le jury décernera le Narcisse Gyger le 9 juillet. Au-delà de la compétition, plusieurs sections ancrent le même esprit de découverte.
Ainsi d’une section asiatique, tant la vitalité de ce cinéma avec ses genres affiliés au fantastique, le kung-fu ou le sabre, reste pugnace malgré son accès limité. Mais aussi des «Ultra Movies» en séances nocturnes pour une expérience radicale ou encore des films labellisés «Third Kind», à traduire par un «troisième type» sans doute inclassifiable… comme le programme «Scream Queer», dédié à la représentation des cultures LGBTIQ+ dans ses fantasmes ultimes, du «grand méchant queer» à la célébration de la différence. Tables rondes, débats et rencontres avec les auteurs éclaireront ces mystères. L’an dernier, le NIFFF attirait 34’921 mordus de fantastique.
NIFFF, Neuchâtel
divers lieux
1er-9 juillet
www.nifff.ch
Cécile Lecoultre, d'origine belge, diplômée de l'Université de Bruxelles en histoire de l'art et archéologie, écrit dans la rubrique culturelle depuis 1985. Elle se passionne pour la littérature et le cinéma… entre autres!
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