Festival cinéma et musiqueNorient sans regrets
La manifestation bernoise de films traitant de musique, qui délocalise depuis deux ans à Lausanne, ouvre grand les vannes du streaming du 19 au 21 février.

La 10e édition du Norient Film Festival (NFF) devait allègrement enjamber la barrière de rösti ce week-end et se déplacer de Berne à Lausanne pour dispenser sa dernière sélection de films sur la musique et les sons du monde entier. Pandémie oblige, inutile de vous presser à l’Arsenic où la manifestation s’installe depuis deux ans.
Mais tout n’est pas perdu puisque la programmation sera entièrement disponible en ligne, du vendredi 19 au dimanche 21 février, après une première salve qui a déjà eu lieu à la fin janvier. «Nous avons eu quelque 1500 streamings, avec des connexions du monde entier, détaille l’attachée de presse du festival Indra Berger. C’était plutôt bien si l’on considère que cela représentait deux fois notre audience de l’année dernière en présentiel.»
Lisbonne gentrifiée
S’il met l’accent sur une dimension du cinéma, sonore et musicale, trop souvent sous-évaluée – «Making Waves: The Art of Cinematic Sound» s’y confronte directement avec George Lucas, Steven Spielberg, David Lynch, Barbra Streisand, Ang Lee, Sofia Coppola… –, le Norient Film Festival cultive une prédilection pour des approches thématiques, bien représentées par les blocs de plusieurs films proposés: «Tradition, Religion + Protestation», «Sound Cities: Beirut + Baltimore», «Sound, Noise, and Place»…
Le spectre va du documentaire musicologique à des considérations plus fictionnelles et soniquement inclusives, souvent au gré d’approches sociopolitiques car, contrairement à ce que Spotify pourrait laisser croire, la musique ne vient pas de nulle part mais s’inscrit dans des territoires, au sein de limites mouvantes et incarnées. «It Must Make Peace» part ainsi à la recherche d’artistes et d’instruments traditionnels qui se raréfient au Mali et dans les environs, tandis que «Silêncio: Voices of Lisbon» aborde la gentrification de la capitale portugaise et les retombées que peut avoir cette évolution urbaine sur le fado.
La gamme des trente films proposés est très vaste et devrait aussi bien contenter cinéphiles que mélomanes de tout poil, aux yeux et aux oreilles aux aguets. De nombreuses tables rondes en lien avec les œuvres sont organisées en visioconférence et sont gratuites. Chaque film a droit à son article sur la plateforme. Quant au streaming des films, il en coûte 5 fr. pour un long métrage et 2 fr. pour un court. Le ticket de cinéma n’a jamais été aussi bon marché… Vous l’entendez?
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