Patrimoine de LausanneLe parc du Désert dévoile tous ses trésors originels
La restauration de cet espace d’importance nationale s’achève avec la rénovation de la tourelle néogothique et du jardin de plaisance.

À Lausanne, le parc du Désert a retrouvé tous ses trésors originels. Dont sa «folie» d’antan, la belle tourelle néogothique qui surmonte le «Poulailler». Et cela juste à temps pour les Journées du patrimoine. «Les peintres étaient encore à l’œuvre ces dernières heures», relate Eric Delessert, animateur socioculturel de la Maison de Quartier du lieu.
«Cet espace public est un témoin du passé exceptionnel que nous avons pu faire renaître grâce à une riche documentation, dont de nombreux plans d’origine.»
Après l’affectation de cet ensemble d‘importance nationale en parc public il y aune petite décennie, et la restauration de la maison de maître datant de 1764 – ayant abrité des squatters – en maison de quartier en 2017, la rénovation du jardin de plaisance et de la tourelle redonne aujourd’hui toute sa splendeur à ce parc historique. «C’est un témoin du passé exceptionnel que nous avons pu renaître grâce à une riche documentation, dont de nombreux plans d’origine», explique Yves Lachavanne, responsable du bureau Espaces publics et paysages de la Ville de Lausanne.
Le jardin de plaisance a été bordé d’un nouveau mur de soutènement, conçu selon l’ancienne technique inédite du béton damé, qui porte l’œuvre de l’artiste lausannois Daniel Schlaepfer. Les murs existants ont repris leur allure historique avec la restauration des éléments de ferronnerie sculptés. Le cheminement en forme ovale qui entourait le jardin est devenu rectangulaire. «Il s’agissait de mieux répondre aux besoins des usagers», précise Yves Lachavanne.

Le poulailler, cette folie
«C’est grâce à la prise en compte des besoins du public que ce projet sur mesure a permis de réaménager un jardin historique et de l’adapter aux usages contemporains, tout en restant fidèle à l’identité du lieu», relève Natacha Litzistorf, directrice du Logement, de l’Environnement et l’Architecture. Les habitants et les utilisateurs de la Maison de Quartier ont en effet été intégrés aux discussions sur les travaux. «Nous avons demandé que la Maison de Quartier soit mieux reliée au canal, un vœu que les riverains ont aussi émis, relève Eric Delessert. Nous avons été entendus: les barrières visuelles ont disparu, alors qu’une barrière a été érigée autour du canal. C’est que le parc du Désert fait vraiment partie de la vie des habitants du quartier qui y viennent souvent, en famille, pour faire une promenade ou encore du yoga.»
Petite «folie» bâtie par Alexandre Perregaux dans les années de grande mode romantique, la tourelle néogothique dévoile désormais ses décors peints en brique rouge. Elle constituait autrefois le point de départ de sentiers de promenades pittoresques dans le coteau boisé du Désert. À l’époque, le long de ces chemins se trouvaient une grotte, une chaumière adossée au rocher, une croix et d’autres éléments disparus. «Les folies aussi dénommées «fabriques», rappelle Yves Lachavanne, sont des constructions à vocation ornementale apparues dans la composition paysagère des parcs et des jardins dès le XVIIIe siècle, dans la pure tradition du romantisme naissant.» En 1870, le poulailler et sa tourelle a failli devenir une buanderie. Mais le projet n’a jamais été réalisé.
Parc du Désert, chemin de Pierrefleur 72, à Lausanne. Inauguration et visites guidées lors des Journées européennes du patrimoine les 11 et 12 septembre.
Claude Béda est journaliste à la rubrique vaudoise de 24 heures. Passionné par les sujets de société et la vie des gens d’ici, il a couvert plusieurs régions du canton, avant de rejoindre la rédaction lausannoise.
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