Le parc solaire de l'EPFL a surtout valeur d'exemple
La Haute Ecole fédérale et Romande Energie inaugurent 15'500 m2 de panneaux photovoltaïques.
C'est l'un des trois plus grands parcs solaires de Suisse, avec pas moins de 15 '500 m2 de panneaux photovoltaïques. Et pourtant, l'électricité qu'il produit grâce aux toits et aux façades de l'EPFL, suffisante pour alimenter 610 ménages, ne couvre qu'à peine 2% des besoins de la Haute Ecole fédérale. Mais cette installation, inaugurée mardi, est surtout importante pour son côté exemplaire.
Tout d'abord, l'énergie délivrée par le parc alimente en très grande majorité la petite ville que constitue l'EPFL. Du «consommer local», en somme. «Au vu des immenses besoins de ce campus en électricité, ce qui est produit ici ne va la plupart du temps pas plus loin dans le réseau, parce que les électrons sont paresseux», explique de manière imagée le conseiller national socialiste Roger Nordmann, président de Swissolar, présent lors de cette cérémonie. Les composants de base des panneaux, par contre, ne sont pas locaux. «Il s'agit à plus de 90% de produits chinois, précise Pierre-Alain Urech. Au vu des prix, c'était incontournable.» Des entreprises plus locales ont cependant pu contribuer à l'installation.
D'autre part, la configuration de cet ensemble photovoltaïque est emblématique de ce que l'on pourrait faire dans une «vraie» ville. «C'est le plus grand parc solaire de Suisse réalisé dans un ensemble bâti complexe», expliquent en chœur André Schneider, vice-président de l'EPFL pour les ressources et les infrastructures, et Pierre-Alain Urech, directeur général de Romande Energie, la société qui a financé la mise sur pied de cette réalisation à raison de 15 millions.
Techniques diverses
«Ça n'a pas été simple, continue le vice-président. Nous n'avons pas pu utiliser un énorme toit plat en juxtaposant des panneaux en série. Il a fallu mettre en place un grand nombre de petites installations, avec des solutions différentes pour chaque bâtiment.» Au total, 25 toits ont servi de support, dans un processus de mise en place qui a duré cinq ans.
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Et certaines des techniques retenues sont à la pointe de la recherche. C'est le cas des cellules solaires dites «Graetzel», du nom du scientifique «maison» qui les a développées: des panneaux en verre coloré de différentes teintes qui produisent du courant par un procédé similaire à la photosynthèse des plantes. Les quelque 300 mètres carrés de ces cellules glissés en façade du récent Centre de Congrès Swisstech, au nord du campus, font d'ailleurs office de pare-soleil géant, régulant la quantité de chaleur qui pénètre dans le complexe.
«Nous avons aussi des panneaux solaires flexibles sur des toits bombés, des panneaux orientés à l'ouest et à l'est, alors qu'on les place d'ordinaire face au sud, détaille Philippe Vollichard, responsable de la coordination du développement durable du campus. Ou encore des panneaux en façade tout ce qu'il y a d'ordinaire, mais avec un traitement de surface coloré qui fait qu'on peut mieux les intégrer architecturalement, en ayant le moins de pertes possibles de rendement.»
D'ici au mois de juillet, des visites guidées ouvertes au public seront organisées. Et durant l'été également, l'entreprise vaudoise Leclanché livrera une batterie d'un genre nouveau, qui servira d'unité de stockage expérimentale pour l'électricité fournie.
«Le stockage de l'énergie obtenue de manière renouvelable, de sources naturellement fluctuantes, comme ici le soleil, est un enjeu majeur pour les années à venir», a tenu à souligner hier à l'EPFL la conseillère d'Etat Jacqueline de Quattro (PLR), cheffe du Département du territoire et de l'environnement. Elle a rappelé que le Canton donnait des coups de pouce financiers à la recherche dans ce domaine. A l'entrée sud de l'EPFL, enfin, une «jauge» lumineuse à 18 crans permet en temps réel de se rendre compte de ce que produit le parc. Mardi, jour très nuageux, seuls trois carrés étaient allumés.
ATS
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