«Le peuple a le droit de savoir où va son argent»
Quels sont les grands projets du Département de la défense? Guy Parmelin lève le voile dans un rapport inédit.

Exercice de transparence pour Guy Parmelin. Le ministre de la Défense publie le tout premier rapport sur les projets prioritaires de son département. Sur les 900 dossiers qui occupent le DDPS, 27 ont été sélectionnés. Leurs risques sont énumérés, de même que les échéances. L'objectif est de publier un tel document chaque année pour suivre leur évolution. «Je ferai mon possible pour informer d'une manière claire, transparente et honnête», a expliqué le Vaudois. Interview.
– Pourquoi vous êtes-vous lancé dans un tel exercice?
– Cette transparence est nécessaire. Ces projets sont réalisés grâce à l'argent du contribuable. Certains coûtent des milliards. La population a le droit de savoir à quoi servent ces programmes, s'ils rencontrent des problèmes et comment ils se renouvellent.
– Comment cette idée vous est-elle venue?
– L'idée nous est venue début 2016 après une visite de ma secrétaire générale en Allemagne. Tout comme le Royaume-Uni ou la Norvège, ce pays produit ce genre de rapport. Nous avons trouvé la démarche intéressante. Les conclusions de l'enquête administrative sur le projet de défense sol-air nous ont ensuite confortés dans ce choix. Il a fallu analyser ce que contiendrait ce rapport. Nous voulions quelque chose de consistant et de compréhensible, et éviter d'en faire une bible allant du lacet de chaussure au centre de calcul de la Confédération. Le résultat est là. On fera le bilan dans une année pour voir s'il faut des améliorations.
– Dans plusieurs projets, vous pointez le manque de ressources. Est-ce grave?
– Manque, ce n'est peut-être pas le bon terme. Je dirais que les ressources sont parfois restreintes. Le rôle du Département est de détecter suffisamment tôt les éventuels problèmes et de les résoudre. Nous devons éviter dès le départ que certains projets démarrent sans qu'on sache précisément si les ressources - financières ou en personnel - sont suffisantes.
– Certains projets pourraient être gelés?
Ce serait la solution du dernier recours. C'est pour cela que nous suivons de très près le déroulement de ces projets. Il y a une certaine interdépendance entre eux. Le pire des scénarios serait que le gel d'un programme entraîne par cascade un blocage général de tout un système considéré comme prioritaire. C'est notre responsabilité en interne d'anticiper ce genre de cas pour qu'ils n'arrivent pas.
– Est-ce que les 5 milliards annuels pour l'armée sont suffisants?
C'est l'avenir qui nous le dira. Un cadre financier nous a été donné pour le développement de l'armée. Si on voulait faire ce que chacun souhaite, ça ne suffirait pas. Nous devons faire des priorités. Le meilleur exemple, c'est celui du programme d'armement de cette année. On a mis la priorité sur la prolongation de l'utilisation des F/A-18. Cette décision nous donne une meilleure souplesse pour les investissements futurs.
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