Conseil communal de LausanneLe Plan climat a déjà le mérite d’exister
Les élus ont adhéré au catalogue de mesures pour les décennies à venir tout en émettant de nombreuses critiques.

Alors que la Municipalité de Lausanne présentait il y a dix jours ses premières mesures concrètes contre le réchauffement, le Conseil communal devait encore se prononcer sur l’ensemble du Plan climat, tel qu’annoncé en janvier dernier. Un long débat doux-amer y a été consacré mardi soir, avec de nombreuses critiques et quelques compliments.
La discussion a abouti à l’acceptation d’un amendement du socialiste Romain Felli pour doubler le crédit demandé par la Municipalité, passant de 800’000 francs à 1,5 million.
Cet argent servira à notamment à organiser des planifications supplémentaires, en particulier sur l’approvisionnement énergétique et les réseaux thermiques, et à organiser des démarches participatives. L’amendement de la Verte Sara Gnoni pour la création d’assemblées citoyennes a en revanche été refusé.
«L’étude tout à fait sérieuse des émissions directes et indirectes à Lausanne est à saluer.»
Parmi les groupes très critiques sur les premières intentions municipales qui avaient été présentées en 2019, la gauche radicale apprécie le chemin parcouru.
«Ce plan est un pas dans la bonne direction, commente Johann Dupuis. L’étude tout à fait sérieuse des émissions directes et indirectes des gaz à effet de serre à Lausanne constitue une première et c’est à souligner.»
Un regret
L’élu regrette cependant que l’objectif de réduction des émissions directes ait été reculé à 2050 (sauf pour la mobilité) contre 2030 auparavant. Il fustige en outre l’absence de plans précis pour l’isolation des bâtiments communaux et s’inquiète de promesses «que la Municipalité ne peut affirmer pouvoir tenir» dans le domaine de la mobilité.
«Nous espérons que le Plan climat suscitera l’émulation dans les autres villes.»
Les Verts font également dans l’aigre-doux. Sara Gnoni parle d’un plan «réfléchi et ambitieux, élaboré en un temps record»: «Nous espérons qu’il suscitera l’émulation dans les autres villes.»
Elle reproche cependant l’absence de stratégie précise sur le secteur de l’alimentation, dont on connaît le fort impact carbone, et la timidité des mesures antibéton, entre autres points à améliorer.
Socialistes sévères
Des mots sévères sont en outre provenus du camp socialiste. Muriel Chenaux Mesnier a rapporté que, comme Ensemble à Gauche, son groupe était «déçu» du manque de stratégie de rénovation à long terme des bâtiments communaux.
À droite, le PLR Xavier de Haller émet de sérieux doutes sur la faisabilité politique d’une interdiction de la voiture thermique sur sol lausannois d’ici à 2030.
L’élu, qui est par ailleurs secrétaire général de la section Vaud de l’ACS, parle d’une utopie. À ses yeux, une telle mesure, pour laquelle il n’existe pas de base légale, devrait pour le moins être pensée à un échelon régional.
UDC philosophe
Quelques mots sont encore venus de l’UDC (Jean-Luc Chollet) pour dire son approbation générale du Plan climat, tout en gardant à l’esprit «la formidable capacité d’adaptation du genre humain». L’agrarien se félicite en outre qu’il existe au moins un consensus sur l’urgence climatique.
Après une autre longue série de critiques, le Conseil communal a encore refusé une réponse municipale sur l’utilisation du gaz. Mais quoi qu’il arrive, le Plan climat peut tout de même aller de l’avant.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.