Finances cantonalesLe PLR ne veut pas d’un budget cantonal «open bar»
Les libéraux-radicaux ont fait leur traditionnelle rentrée politique à Chardonne sur fond de pandémie. Cet automne, les questions budgétaires pourraient bien cristalliser les débats politiques dans le canton.

La pandémie sonnera-t-elle le glas des débats budgétaires atones? L’État de Vaud en a fait sa marque de fabrique durant ces dix dernières années de prospérité. Le virus frappe de plein fouet l’économie et les finances publiques sont fortement sollicitées. «Il va donc falloir redéfinir les priorités de l’État», a prévenu mardi le président du PLR, Marc-Olivier Buffat, lors de la traditionnelle rentrée politique de son parti à Chardonne. «Les discussions budgétaires s’annoncent compliquées et houleuses», prophétise-t-il.
«L’arrogance» du PS
Si la Suisse et le Canton de Vaud s’en sortent pas trop mal dans cette crise, c’est grâce à leur bonne santé financière. «Elle est le fruit d’une politique budgétaire rigoureuse qui passe par des outils comme le frein à l’endettement», poursuit Marc-Olivier Buffat. Le PLR s’apprête donc à combattre la motion du député PS Pierre Dessemontet. Celle-ci vise justement à desserrer le frein à l’endettement à cause de la pandémie.
Ce texte, qui sera traité par le parlement ces prochaines semaines, veut «autoriser tant au Conseil d’État qu’au Grand Conseil de présenter et de voter sur deux années des budgets que nous pouvons qualifier d’open bar», juge Alexandre Berthoud, président de la Commission des finances (Cofin). Si cette motion est acceptée, elle aura pour résultat des budgets déficitaires et une augmentation des charges pérennes, toujours selon le président de la Cofin. Pierre Dessemontet qui siège également à la Cofin, a en plus eu outrecuidance de demander le renvoi direct de sa motion au Conseil d’État, sans passer par la commission. Une «preuve d’arrogance» pour les libéraux-radicaux.
Au chevet des communes
L’endettement des communes, qui s’aggrave d’année en année, est également un sujet d’inquiétude pour le PLR. Le parti étudie l’introduction d’un «mécanisme de gestion des finances communales», notamment pour les localités de plus de 10’000 habitants. Cela pourrait prendre la forme d’un ratio entre la capacité d’autofinancement et les dépenses, par exemple. Aucun calendrier n’est encore fixé. Au sujet des communes, il faut encore noter que deux députés PLR tenaient une conférence de presse parallèle, mardi matin à Rolle, sur un projet d’initiative populaire qui ambitionne de faire payer au Canton la totalité de la facture sociale (lire en page 5).
Les jeunes ne sont pas en reste
Les jeunes PLR ont également un projet d’initiative. En gros, ils souhaitent que la prime d’assurance maladie moyenne payée par les Vaudois puisse être déduite des impôts. «Nous présenterons ces prochains mois un texte bien ficelé», promet leur président, Maxime Meier.
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