Le plus gréco-romand des hôteliers quitte le «Conti»
Yannis Gerassimidis prend sa retraite après 36 années passées au Continental, dont 17 en tant que directeur.

C'est une longévité qui peut laisser songeur plus d'un jeune se lançant aujourd'hui dans le métier de la restauration: Yannis Gerassimidis, le plus «Gréco-Romand» des hôteliers lausannois, rendra les clefs du Continental à la fin de l'année, après trente-six ans passés en ses murs. Dont dix-sept ans à la direction. Ce qu'il y a eu de grec dans sa façon de conduire cet établissement? «Disons que j'ai réussi un mélange de mes deux influences: la méthode et la rigueur tout helvétique d'un côté, l'ouverture d'esprit et l'imagination à la grecque de l'autre.»
Quand il est arrivé au «Conti», comme il le surnomme, en 1982, sur la place de la Gare, le quatre-étoiles de 116 chambres construit en 1964 comportait le fameux restaurant Le Beaujolais, le Bar Natacha à l'étage avec pianiste et piste de danse, le Café Continental au rez-de-chaussée et la discothèque The Funny Hell en sous-sol. «Nous étions 130 collaborateurs en ce temps-là. Aujourd'hui, nous ne sommes plus qu'une vingtaine en raison de l'externalisation de la gouvernante et des femmes de ménages notamment.» Et sous les fenêtres alors, peu de trafic motorisé et un policier autoritaire qui faisait la circulation perché sur son îlot central. Trente-six ans plus tard, il n'y a plus de restaurant au Continental, la discothèque a fait place à un fitness flambant neuf en accès libre pour les clients. L'époque a changé. Le métier aussi.
«Je suis arrivé au Conti en qualité de réceptionniste. L'accueil m'a toujours tenu à cœur. Et cela continue. Sauf qu'aujourd'hui, nous sommes devenus à moitié des hôteliers et à moitié des robots. Nous passons trop de temps derrière les écrans, à analyser les statistiques, à remplir des formulaires ou à répondre aux commentaires sur Trip-Advisor. Cela m'affecte personnellement.»
Une dernière mission
Au douzième coup de minuit le 31 décembre, Yannis Gerassimidis ne va toutefois pas prendre totalement congé du quatre-étoiles. Car un défi de taille attend l'hôtel: la réalisation de la future place de la Gare. Le groupe Manz Privacy Hotels, propriétaire du Continental, lui a confié la mission de défendre ses intérêts auprès des autorités durant la période des travaux. «L'hôtel va pâtir du chantier, forcément. Et je ne trouve pas que le visage de la future place sera très convivial à mon goût. Qui viendra s'y asseoir et passer un moment? Sans compter que nos clients, nos collaborateurs seront désorientés pour accéder à l'hôtel à l'avenir. Ce sera un gros problème.»
Vice-président des Amitiés gréco-suisses, un groupement fondé par Pierre de Coubertin en 1919 et dont les présidents du CIO sont membres à tour de rôle, Yannis Gerassimidis a aussi cofondé le concours du meilleur réceptionniste de Suisse. En connaissance de cause. Sensible à la fidélité de son personnel, seize de ses 20 collaborateurs cumulant 211 années de service, il se réjouit de transmettre les commandes à Pascal Küttel, un ancien du Continental qui dirigeait l'Ambassador de Zermatt ces dernières années.
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