Le Noël des artistes vaudoisLe poète Gustave Roud goûtait les cadeaux «inépuisables»
L’écrivain et photographe du Haut-Jorat ne manquait jamais d’échanger vœux et présents avec ses amis artistes. Quatrième volet de notre série.

Le poète-photographe vaudois Gustave Roud (1897-1976) n’a cessé d’arpenter le «paysage immense» du Haut-Jorat en été. Il le célèbre dans ses œuvres, à la recherche d’une nouvelle esthétique et d’un paradis terrestre, mais aussi à travers ses clichés de paysans à torse nu travaillant aux champs. Par contre, pour celui qui a toujours vécu dans la maison familiale de Carrouge avec sa sœur, la saison froide s’apparente à un temps de repli.
Le vénéré mais discret auteur entretenait une très importante correspondance, et rappelle souvent dans ses lettres la rudesse du climat. Comme dans ses remerciements à Corinna Bille pour l’envoi d’un poème: «Voici, grâce à vous, notre âpre hiver au Haut-Jorat tout fleuri, tout odorant» (6 janvier 1954). Dans une missive du 3 janvier 1959 au mari de l’auteure, son grand ami Maurice Chappaz, il s’excuse de «noircir tout de travers ces feuillets»: «Je ne sais si vous pouvez me lire. J’ai passé deux heures cet après-midi à peller et balayer la neige folle où s’engloutissait peu à peu notre maison. La «main à pelle» ne se transforme pas aisément en «main à plume.»