Assassinat djihadiste de MorgesLe prévenu explique sa vision de l’islam
Le procès du ressortissant turco-suisse, est prévu sur trois jours au Tribunal pénal fédéral. L’homme a expliqué ce lundi prier cinq fois par jour.

L’interrogatoire du prévenu a débuté lors du procès devant le Tribunal pénal fédéral pour l’assassinat d’un ressortissant portugais en septembre 2020 à Morges (VD). Après le rejet de la demande de huis clos formulée par la défense, l’intéressé s’est exprimé sur la religion et l’État islamique.
Devant la cour, ce ressortissant turco-suisse est resté prostré, tête baissée. Il a cependant répondu sans difficulté aux questions du président. Sur le plan religieux, il se dit toujours pratiquant, d’obédience sunnite, sans être rattaché à un groupe particulier. Portant un collier de barbe, il prie cinq fois par jour.
Selon le prévenu, l’islam est une religion «pacifique», qui prône la paix. Il ne cesse de la découvrir. Étant toujours dans cette phase, il ne peut qualifier sa propre évolution de «radicalisation». Il nie avoir fréquenté tout groupe islamique, à l’exception d’un homme incarcéré aujourd’hui en France pour terrorisme. Il a aussi déclaré condamner la violence depuis son incarcération en septembre 2020.
Déclarations confuses
Sa position par rapport à l’État islamique (EI) est apparue confuse et contradictoire. Sans adhérer à ce dernier, l’accusé dit soutenir l’idée d’un califat. Il a critiqué certaines actions de l’EI, comme de brûler des personnes vivantes, qui sont interdites dans le Coran. Il s’est aussi distancé des attentats par fusillade en Europe, qui ne seraient pas conformes à la loi du talion. «Si l’on est attaqué par des bombes en Syrie, on doit riposter avec des bombes».
Le président a rappelé à l’accusé qu’il avait déclaré à la Police fédérale (Fedpol) avant l’attaque de Morges qu’il ne pouvait pas envisager de commettre des actes violents en Suisse. C’est en voyant des informations sur Telegramm, qu’il aurait tout de même décidé de passer à l’acte.
En ouverture d’audience, l’avocate du prévenu, Me Nadia Calabria, a demandé le huis clos. Elle justifiait cette requête par le fait que son client a subi à ce jour 820 jours de détention à l’isolement. Il aurait donc des difficultés à supporter la présence du public. En outre, des fuites dans la presse lui auraient causé «un tort considérable». Une telle demande avait déjà été refusée il y a quelques mois.
ATS
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