Ce résultat constitue un signal important alors que la Suisse prépare la sortie du nucléaire.

Le plan de quartier, qui a valeur de permis de construire, a été accepté dimanche 8 mars par 1'129 voix contre 760. La participation a atteint 63,5%.

Les Tramelots ont dans les faits donné le feu vert à cinq éoliennes. Les citoyens du village voisin de Saicourt (BE) vont se prononcer lundi soir lors de l'assemblée communale sur l'implantation de deux turbines supplémentaires. Mais dans ce village, la campagne a été très calme. Et même en cas de refus, le parc éolien verrait le jour.

Satisfaction de la société BKW

Promoteur du projet, la société bernoise d'électricité BKW prévoit d'investir environ 38 millions de francs si les sept turbines sont érigées. La production annuelle du parc est estimée à 28 millions de kWH, soit du courant pour près de 5000 habitants.

BKW, qui exploite déjà le parc éolien du Mont-Crosin par le biais de sa filiale Juvent SA, pourrait entamer le chantier cet automne ou au printemps 2016. Le calendrier dépend des résultats de la phase d'approbation de l'office des affaires communales et de l'organisation du territoire (OACOT), a précisé la société.

Transition énergétique

Pour le Conseil municipal de Tramelan, ce «oui» s'inscrit dans le souci exprimé à maintes reprises par ses autorités d'encourager le développement des énergies renouvelables sur son territoire en vue de participer à la transition énergétique inscrite dans la stratégie énergétique 2050 du Conseil fédéral.

Suisse Eole estime pour sa part que l'issue du vote est un message fort pour la nouvelle politique énergétique nationale. «Les Tramelots nous montrent la voie en exploitant le potentiel qu'ils ont à disposition», estime l'association suisse pour la promotion de l'énergie éolienne.

Même analyse de la part de la Fondation suisse de l'énergie (SES) à Zurich. Elle estime que le vote de Tramelan va renforcer le tournant énergétique en Suisse et traduit une approbation croissante en faveur de l'énergie éolienne.

Climat tendu

Les opposants, regroupés au sein du comité «Protection, habitat et paysage du Jura bernois (PHP)» ont dénoncé avec force un projet qu'ils qualifient de disproportionné du point de vue de l'impact sur le paysage. La hauteur maximale d'une éolienne, avec le mât et les pâles, sera de quelque 150 mètres.

La commune jurassienne voisine des Genevez figue aussi parmi les adversaires du projet même si elle n'a pas pris part à la campagne. La commune a fait opposition au plan de quartier. C'est le canton de Berne qui statuera sur les quelque 180 oppositions au total.

Pour de nombreux observateurs, cette question des éoliennes a davantage divisé la population de Tramelan que la campagne du 24 novembre 2013 sur le conflit jurassien. Les quotidiens régionaux ont été inondés de lettres de lecteurs.

Distance de 500 mètres

Signe de la tension qui a régné durant la fin de la campagne, le propriétaire d'un terrain qui devait accueillir une turbine a dénoncé la convention et s'est retiré du projet. L'incertitude règne donc sur le nombre exact d'éoliennes qui seront érigées.

Les Tramelots ont également accepté par 1039 voix contre 808 une initiative lancée par l'association«Protection habitat et paysage» qui impose une distance minimale de 500 mètres entre les habitations et les éoliennes. Mais ce texte ne sera pas appliqué dans le projet de la Montagne de Tramelan. La législation faisant foi étant celle en vigueur au moment du dépôt du dossier.

ats