Le restoroute au temps du coronavirus
Le photographe Jean-Paul Guinnard zoome sur un lieu vidé par la crise. L'écrivain Joseph Incardona se souvient.
Drôle d'endroit pour une rencontre qu'un restoroute. Photographe maison, Jean-Paul Guinnard a arpenté ces îles de béton délestées de présence humaine depuis la crise du coronavirus. N'y manque plus que l'apparition croassante d'un zombie ou encore, au fond d'un parking éclairé d'un néon jaunasse, les fantômes mythiques du film de François Dupeyron. En 1988, sur une aire de soi-disant repos, Catherine Deneuve, la mèche larguée, en manteau léopard de bourgeoise, y croisait un Gérard Depardieu en panne, plus hirsute que jamais. Désormais, toutes ces histoires de restoroute retournent à la jungle.