À juste titre, la transition énergétique et climatique tient une place importante dans l’actualité. Dans ce cadre, les meilleures solutions sont naturellement sur le devant de la scène, sans devoir jouer d’une quelconque influence. Comme pour beaucoup de sujets, c’est la science qui nous fournit les meilleures réponses.
Le défi scientifique est de taille: concevoir un système énergétique devant substituer majoritairement notre addiction aux énergies fossiles. L’indicateur est simple: c’est le taux de retour énergétique d’une technologie («EROI» en jargon scientifique) ou, autrement dit, la quantité de graines d’énergie récoltées pour une graine d’énergie semée.
Notre société se base sur l’extraction facile de ressources fossiles, pour lesquelles nous devons investir une graine d’énergie pour en récupérer dix. Mais cette récolte diminue avec les années: les sources d’énergies fossiles deviennent de plus en plus difficiles à exploiter.
«L’éolien tient ainsi la première place des énergies renouvelables»
Pour l’éolien, une graine d’énergie investie permet de récolter de 38 à 54 graines d’énergie renouvelable. Ce chiffre a été évalué cette année dans une publication scientifique analysant les résultats de 120 études: l’éolien tient ainsi la première place des énergies renouvelables. Et à l’inverse des énergies fossiles, la récolte de l’éolien, comme celle du solaire, s’améliore avec les progrès techniques.
De nombreuses études scientifiques ont ainsi démontré la faisabilité d’un mix énergétique basé sur les deux nouveaux piliers d’approvisionnement que sont l’éolien et le solaire. La complémentarité de la production de ces technologies est essentielle: les parcs éoliens dans le canton de Vaud produiraient deux tiers de courant hivernal, alors que le solaire y produit deux tiers en été.
Des profils complémentaires
Or, en Suisse, c’est en hiver que nous manquons cruellement d’énergie: notre hydraulique au fil de l’eau ne se réveille qu’une fois la fonte des neiges commencée. Les profils de production de ces énergies renouvelables se complètent et permettent de diminuer drastiquement les besoins de stockage supplémentaire ainsi que les importations d’énergies fossiles de nos voisins avec un fort impact climatique.
Alors si l’éolien sert de symbole, les raisons en sont très nombreuses. Ses défenseurs comptent notamment les experts de 70 universités qui ont placé l’énergie éolienne en tête de liste des solutions énergétiques pour le climat, puisqu’elle contribue en premier lieu à réaliser leur vision d’une planète avec une activité humaine respectueuse de l’environnement.
Ainsi, la science et la raison nous rappellent toutes deux à cette petite chanson, «Vive le vent, vive le vent, vive le vent d’hiver»…
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L’invité – Le rôle de l’éolien, bien plus qu’un symbole
Lionel Perret défend la faisabilité d’un mix énergétique basé sur l’éolien et le solaire.