Saut technologiqueLe Sauvetage de Villeneuve étrenne sa vedette dernier cri
Le bateau a été construit sur mesure au Tessin. Il est spécialement adapté au secteur d’intervention de la société, Villeneuve-Chillon-Rhône. Coût: un demi-million de francs.

Il fera des envieux auprès des autres sociétés lémaniques. Le Sauvetage de Villeneuve étrenne sa nouvelle vedette d’intervention, Villeneuve III, dotée d’instruments à la pointe du progrès. «Nous faisons un saut technologique d’une génération par rapport à notre ancien bateau qui avait été acheté d’occasion en 1995», se réjouit Bernard Chalon, président. Le nouveau navire amiral – un Crown Marine 30 HJ – a été construit sur mesure au Tessin. Il est spécialement adapté au secteur d’intervention de la société, Villeneuve-Chillon-Rhône, qui se caractérise par ses hauts-fonds: à faible tirant d’eau, la vedette est en outre propulsée par un système hydrojet in-bord, sans hélice donc. «À ma connaissance, parmi les 19 sociétés de sauvetage vaudoises, seule celle de Saint-Prex bénéficie aussi de ce système», glisse Bernard Chalon.
Une navette spatiale
Avec ses 440 CV, Villeneuve III atteint la vitesse respectable de 65 km/h contre 25-28/km/h pour son prédécesseur. Concernant les instruments de navigation, Villeneuve II et son simple GPS fait aussi pâle figure comparé à la nouvelle vedette dotée d’écrans, de radars, de multiples feux de recherche et d’un échosondeur, telle une navette spatiale. Même l’équipement radio est doublé, ce qui permet de ne pas occuper le canal d’alarme pour des communications d’importance moindre.
Villeneuve III a été voulu très fonctionnel. Avec ses 9,30 m de long, 3 m de large et 3,25 m de haut, le bateau bénéficie d’un large pont arrière libéré de tout capot moteur. «Ce qui facilite les interventions, relève Bernard Chalon. Cela d’autant plus que deux portes latérales permettent d’extraire aisément les victimes hors de l’eau. Auparavant, il fallait les hisser à bord.» Le nouveau bateau possède encore une motopompe à demeure, notamment pour aspirer l’eau des navires en perdition. Plus besoin donc de devoir préalablement l’amener sur l’embarcation. La construction est en aluminium. Sa durée de vie est, selon le constructeur, de 30 ans. Coût: 500’000 francs. Le Sauvetage de Villeneuve l’a financée à hauteur de 200’000 francs. Des partenaires et les communes voisines, dont Noville, ont déboursé près de 150’000 francs. Le solde de 150’000 francs est octroyé par la Commune. «À nos yeux, le Sauvetage, avec son équipe extraordinaire, est un maillon indispensable de la chaîne sécuritaire, explique Michel Oguey, municipal. C’est un service public!»
À nos yeux, le Sauvetage est un maillon indispensable de la chaîne sécuritaire. C’est un service public!»
Fondée en 1883, la Société de sauvetage est forte de 89 membres actifs, tous bénévoles. Son but premier est d’intervenir pour des bateaux en difficulté et pour des personnes en danger ou disparues. Elle compte une trentaine d’interventions par an: 70% de petites avaries (panne moteur) et de mise à l’abri, 20% d’avaries sévères dans du gros temps (rupture de mât), et 10% d’accidents avec blessés ou morts. Plus de vingt membres sont formés spécifiquement et aptes à être mobilisés rapidement, quelles que soient les conditions. La relève est assurée par la formation de jeunes de 13 à 16 ans.
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