Présentation de la saisonLe Sinfonietta, laboratoire de l’orchestre d’avenir
L’orchestre lausannois continue de développer des projets innovants et se réinvente aussi.

Hasard du calendrier, le Sinfonietta de Lausanne termine sa saison 2021-2022 par un coup fumant, à savoir l’engagement pour deux concerts le même jour, le dimanche 3 juillet! L’un à Salzbourg pour la tournée de création de «Splendor» du père bénédictin Théo Flury avec l’EVL; et simultanément, l’accompagnement orchestral du concert de Björk au Montreux Jazz.
«Louise Farrenc est l’une des premières femmes qui s’est battue pour l’égalité des salaires et qui l’a obtenue.»
L’orchestre lausannois ne cherche pas à se démultiplier sans cesse, mais la saison 2022-2023 qui s’annonce poursuit cet état d’esprit tout terrain, à même de défendre des projets artistiques aux antipodes les uns des autres. Sur les cinq concerts d’abonnement, David Reiland en dirigera trois, avec des grands tubes («Symphonie du Nouveau Monde» de Dvorák le 29 septembre, «Tableaux d’une exposition» de Moussorgski le 1er juin), mais aussi des raretés, comme la «3e Symphonie» de Louise Farrenc (1804-1875) le 23 mars. «C’est l’une des premières femmes qui s’est battue pour l’égalité des salaires au Conservatoire de Paris et qui l’a obtenue», relève le chef d’orchestre belge.
Baguettes féminines
L’orchestre reste avant tout un formidable outil de formation professionnelle pour parfaire le cursus des jeunes musiciens sortant des hautes écoles. À ce titre, le partenariat renforcé avec la Haute École de musique de Lausanne (HEMU) se traduit désormais par la réunion, une fois par an, du Sinfonietta et de l’orchestre estudiantin. On aura ainsi l’occasion exceptionnelle, le 17 novembre, d’entendre la phalange fusionnée sous la direction de Claire Gibault, ardente militante de la féminisation du métier, dans la «Symphonie fantastique» d’Hector Berlioz. À noter que l’autre invitation de la saison sera également dédiée à une femme, la cheffe d’orchestre bulgare Delyana Lazarova, le 19 janvier.
Le Sinfonietta a rodé un nouveau modèle de gouvernance. Depuis l’année dernière, David Reiland n’est officiellement plus directeur artistique mais premier chef invité. «Ce statut correspond davantage à la réalité, fait remarquer le chef belge. Cela ne change rien dans mon cœur, seulement dans mon contrat.» Pour répartir son travail, une commission artistique a été mise sur pied depuis juin 2021 qui réunit David Reiland, Emmanuel Dayer, directeur exécutif, et des représentants de l’orchestre, le tout sous la présidence de Kevin Juillerat.
Le saxophoniste et compositeur, également membre du conseil de fondation et animateur de la saison Fracanaüm à Lausanne apprécie énormément cet exercice qui consiste à réinventer la gouvernance de l’orchestre: «Dans le milieu de la musique contemporaine, on travaille déjà de manière plus horizontale. L’orchestre véhicule encore cet héritage d’une hiérarchie stricte. Je trouve intéressant de l’actualiser et de le questionner avec un regard extérieur et frais.»
Abonnement pour les cinq concerts: de 50 fr. (tarif jeune) à 160 fr. (tarif normal)
www.sinfonietta.ch
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