Votations du 28 novembreLe soutien à la loi Covid devient massif
En dépit d’une campagne des plus actives des opposants, le oui à la loi Covid progresse, d’après notre sondage. Sept Suisses sur dix disent voter oui.

Malgré une forte présence des antipass sanitaire, le soutien à la loi Covid se renforce. À un peu plus de trois semaines du scrutin du 28 novembre, l’adhésion au texte s’établit à 69%, d’après le sondage réalisé par Tamedia (éditeur de ce contenu). C’est 6% de plus que lors de notre première enquête, réalisée mi-octobre.
Le fossé reste important entre les sympathisants de l’UDC, opposés à 62%, et ceux des autres partis, tous convaincus par la loi. Il est intéressant de noter que, même du côté du parti agrarien, on finit par être davantage tenté de voter oui (37% contre 32%, il y a trois semaines).
Des différences selon l’âge sont à relever. Il s’avère en effet que plus on est âgé et donc susceptible d’être vacciné, plus on soutient le texte. Les plus de 65 ans sont 84% à y être favorables, tandis que les 18-34 ans ne sont que 55%.
Deux autres particularités sont à noter. La division entre campagnes et villes, tout d’abord, puisque le oui séduit 65% des premiers, mais 74% des seconds. Et une plus forte approbation de la part des hommes (73%) que des femmes (66%).
Campagne pliée?
Face aux manifestations organisées partout en Suisse par les opposants, la campagne des tenants du oui est discrète. Comment expliquer cette progression des soutiens à la loi Covid?
Alors que le nombre de cas augmente, les sondés qui approuvent le texte estiment qu’il permettra de surmonter cet hiver et qu’il devrait empêcher de nouvelles fermetures. Les anti jugent, pour leur part, qu’il divise la population.
«On a peut-être tendance à traiter les opposants de manière exagérée avec une couverture médiatique qui n’est, semble-t-il, pas représentative de la grande majorité des citoyens.»
Politologue à l’Université de Lausanne, Andreas Ladner dit ne pas être surpris par ces résultats et par la hausse du oui. «À part ceux qui manifestent, il y a une grande majorité des citoyens qui pensent qu’il faut faire quelque chose, estime-t-il. Pour eux, il faut régler ce problème, et cette loi est une voie pour avancer dans ce sens.»
Pour l’expert, si les sceptiques savent être visibles, cela ne veut pas dire qu’ils sont nombreux. «On a peut-être tendance à traiter les opposants de manière exagérée avec une couverture médiatique qui n’est, semble-t-il, pas représentative de la grande majorité des citoyens.»
Avec des tenants du non à 30% et seulement 1% d’indécis, l’affaire serait donc pliée. «L’opposition reste minoritaire. Le résultat semble clair, si le sondage est bien juste», indique Andreas Ladner. Le politologue émet, en effet, un bémol. «Il faut toutefois faire attention car ceux qui sont contre cette loi ne sont pas forcément ceux qui participent aux sondages», prévient-il.
«Je ne peux pas croire que le oui ait progressé de 6% depuis que nous avons lancé la campagne. Les gens manifestent deux fois par semaine à Berne et sont de plus en plus entendus.»
Un argument que les opposants reprennent. «Je ne donnerais pas trop de crédit à ce 69%. Dans l’ensemble de la population, il y a de plus en plus de réseaux qui se créent. Ils prennent la mesure de cette loi qui bafoue la Constitution à plusieurs titres. Ces personnes-là ne sont sans doute pas dans ce sondage, avance Werner Boxler, coprésident des Amis de la Constitution, à l’origine de la votation. Je ne peux pas croire que le oui ait progressé de 6% depuis que nous avons lancé la campagne. Les gens manifestent deux fois par semaine à Berne et se font de plus en plus entendre.»
Du côté des deux autres textes soumis à votation, il faut relever que le soutien à l’initiative sur les soins infirmiers – qui réclame que Confédération et Cantons investissent dans la profession – s’érode quelque peu (77% de oui contre 81%, il y a trois semaines). Même érosion pour l’initiative populaire proposant de tirer au sort les juges fédéraux puisque le oui passe de 48% à 44%.
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