Un éloge surprenantLe spectre de Gramsci hante la politique française
Éric Zemmour dit s’inspirer de l’auteur des «Cahiers de prison». Étrange retour pour ce communiste italien qui avait pensé la conquête du pouvoir.

Dans la bouche d’Éric Zemmour, l’éloge d’un penseur marxiste a de quoi surprendre. Gramsci par-ci, Gramsci par-là: le polémiste le cite volontiers. Que va-t-il donc chercher chez cet Antonio Gramsci (1891-1937), membre fondateur et dirigeant du Parti communiste italien, que le fascisme avait envoyé croupir dans une cellule où il a écrit l’essentiel de son œuvre? À son procès, en novembre 1926, le procureur avait conclu en prononçant ces mots: «Nous devons empêcher ce cerveau de fonctionner pendant vingt ans.»