Une balade originaleLe Val-d’Illiez au fil d’une trentaine d’échappées artistiques
La Vaudoise France Schmid a fait un livre toute seule de ses balades dans la région des Dents-du-Midi.

La tradition des explorateurs de cimes qui, aux XVIIIe et XIXe siècles, partaient un artiste sous le bras pour illustrer leurs sensations de montagne pointe en filigrane de «Le Val-d’Illiez, échappées artistiques». Sauf que dans cette aventure livresque, parue à compte d’auteur au mois d’octobre, France Schmid est toute seule! À la fois artiste passionnée par l’aquarelle et avaleuse de kilomètres patentée, elle est au pinceau pour dépeindre une nature souvent sauvage autant qu’à l’écriture pour raconter les détails toponymiques, historiques ou tout simplement piquants des lieux qu’elle a arpentés dans cette vallée d’Illiez. où l’habitante de Crissier passe week-ends et vacances depuis une trentaine d’années.
«Ça fait aussi des décennies que je fais de l’aquarelle dans cette région et un jour, glisse-t-elle, l’idée a germé. D’ailleurs en même temps qu’elle s’est concrétisée chez d’autres: la région des Dents-du-Midi et les Amis des sentiers de la vallée d’Illiez ont leurs propres parutions. Il y a une vraie dynamique de revalorisation.» La quinquagénaire, elle, a d’abord répondu à son désir de quadriller le coin à fond, le semi-confinement l’y a aidée, en plus de lui avoir donné «une énergie créatrice».
Les informations fusent
Le résultat «sans prétention», dit-elle, en a pourtant une qui prédomine: donner envie! Et il y parvient dans un foisonnement d’impressions peintes. La montagne, ses humeurs, ses saisons, ses variations d’atmosphère vivent dans une touche sans cesse différente, parfois stratosphérique, ou similaire à un trait de bande dessinée, ou alors plus intime. France Schmid part d’une photo prise en chemin avant de laisser parler son pinceau. «L’aquarelle est une technique très délicate, si ça m’arrive parfois de travailler sur le motif ou de faire des croquis, un tel projet devait se faire en atelier.»
«L’aquarelle est une technique très délicate. Si ça m’arrive parfois de travailler sur le motif ou de faire des croquis, un travail comme celui-ci devait se faire en atelier.»
Du pont du Diable à Troistorrents bâti sur un pacte entre le Malin et le syndic du village – la balade dure quarante-cinq minutes, c’est la plus courte parmi les 39 qui sont proposées – à la rencontre des blocs erratiques dans un parcours traversant Collombey, «koloba» en patois, «colombarium» en latin, soit l’«endroit où sont déposées les urnes funéraires», il n’y a pas de répit! Tous les muscles sont mis à contribution dans l’ouvrage sillonnant ce Bas-Valais.

Les infos affluent, pratiques, topographiques, mais l’auteure a aussi plongé dans les livres d’histoire, comme dans le récit de vie réactualisé de cairn en cairn par les frères Cherix, qui cultivent la magie du lac de Soi à 2247 mètres d’altitude. Accompagnées de proverbes chinois ou de citations (dont celle de Ramuz qui parle du brouillard comme cette «étoffe qui s’amincit à l’usure, puis s’effiloche et se déchire»), les «échappées» de France Schmid sont multiples, rappelant à travers cette variété l’éventail de ressentis que procurent les balades en montagne. Même sur des chemins connus.

France Schmid
«Le Val d’Illiez, échappées artistiques», 84 p.www.france-schmid.ch
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