Le Vallon refuse d'être «réduit à un pôle théâtral» par le syndic
Les habitants et les acteurs du quartier rebondissent sur les ambitions culturelles de Grégoire Junod pour lui demander de voir plus large.

En février dernier, le syndic de Lausanne, Grégoire Junod, détaillait sa politique culturelle à travers un entretien publié dans nos colonnes. Il révélait alors quelques-unes de ses ambitions, parmi lesquelles le rapprochement des théâtres 2.21 et Pulloff pour «créer au Vallon un pôle plutôt tourné vers le théâtre de texte et destiné d'abord aux compagnies locales». Une annonce qui a suscité des craintes chez les habitants et les acteurs du quartier.
«La politique socioculturelle du Vallon doit se faire avec les habitants et avec ceux qui s'engagent ici, démarre Éric Lazor, responsable technique du Théâtre 2.21. Une démarche participative a été lancée par la Municipalité il y a quelques années, pourtant certaines personnes très investies n'ont entendu parler de ce pôle culturel qu'à travers l'article de «24 heures». C'est-à-dire sans que cela n'ait jamais été mentionné dans une des nombreuses séances avec la Ville, et surtout sans même que les principaux sollicités en entendent parler en ces termes. Seules des notions de synergies entre les deux théâtres avaient été évoquées, aucun pôle théâtral ni aucune passerelle avec Kléber-Méleau n'ont jamais été discutés.»
Fonctionnement collaboratif
S'ils admettent que les ambitions du syndic peuvent dynamiser encore plus le quartier, ceux qui le vivent entendent défendre leur fonctionnement collaboratif. «On ne peut pas réduire le Vallon à un pôle théâtral qui ne serait pas le résultat d'une réflexion avec le quartier, pointe Éric Lazor. Là, ça donne l'impression que le 2.21 et le Pulloff bataillent dans leur coin, qu'ils cherchent à briller alors qu'ils souhaitent être partie prenante d'une démarche globale et harmonisée, qu'il n'est pas possible d'éluder leur ancrage local.»
«Le 2.21 et le Pulloff sont fortement impliqués dans le quartier et jouent un rôle socioculturel très important au Vallon. C'est une très bonne chose et il n'y a aucune inquiétude à avoir à ce sujet, répond Grégoire Junod. La démarche de la Ville est d'abord culturelle et elle s'inscrit dans une claire volonté de dialogue, d'abord avec les théâtres, bien sûr, mais ensuite plus largement. Des premières discussions ont d'ailleurs déjà eu lieu.»
«Les projets qui apportent de la reconnaissance à tout le monde sont ceux qui cassent les barrières»
Une ouverture à laquelle sont très attachés les acteurs du quartier, opposés au cloisonnement de leurs démarches. «C'est faux de parler uniquement des théâtres, tout comme ce serait faux de parler uniquement des institutions sociales. Les projets qui apportent de la reconnaissance à tout le monde sont ceux qui cassent les barrières», plaide André Martins, animateur socioculturel au Centre d'animation de la Cité-Vallon. C'est par exemple le cas du Petit marché ou de la Fête du Vallon, dont la deuxième édition aura lieu en juin.
«Cette proposition de pôle théâtral, sortie de son contexte, apparaît comme une synthèse qui n'est pas le fruit d'une réflexion commune du quartier et des autorités, ajoute Marie-Thérèse Sangra, riveraine et conseillère communale Verte. C'est désormais de cette manière que le quartier souhaite travailler, c'est-à-dire cocréer son avenir avec la Ville.»
Y voir des opportunités»
Grégoire Junod tempère, pour lui «il faut surtout voir des opportunités dans cette initiative». Et de souligner: «Le 2.21 et le Pulloff ont certes des identités et des démarches théâtrales différentes mais tous deux constituent de facto un pôle des arts de la scène au Vallon, avec un fort potentiel de développement que la Ville est prête à soutenir et à accompagner.»
Un message positif qui fait écho à l'état d'esprit dans lequel se trouvent désormais les acteurs du quartier. «Ce pourrait être une impulsion qui entraîne plein de choses ensuite. L'état d'esprit c'est: «OK, M. Junod, c'est une proposition dont nous n'avons pas discuté mais allons-y, et voyons ensemble ce qui est faisable.» Le quartier souhaite rester un partenaire dont les compétences et l'engagement sont reconnus. Il est donc essentiel qu'il puisse faire remonter son expertise citoyenne aux autorités et non pas rester uniquement dans une posture consultative.»
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