Le vin en carton se fait une place en Suisse aussi
40% des vins français seraient vendus en «cubi». Dans le canton de Vaud, BiBoVino propose ses crus haut de gamme.

En Suède, 60% des vins sont vendus en bags in box (BiB), ces boîtes en carton qui renferment une outre en plastique avec un petit robinet. En Norvège ou en Belgique, c'est la moitié, en France 40%. Et en Suisse? Environ 2% seulement des crus passent en box. «Les consommateurs l'associent à des vins de piètre qualité, comme l'étaient ceux en litres», affirme Pierre Grundlehner, le patron de BiBoVino en Suisse, qui vient d'ouvrir son troisième magasin à Vevey, après Lausanne et Nyon.
La marque, née en France fin 2013, propose des cuvées de qualité supérieure dans ses cartons couleur lilas, comme le Condrieu de Christophe Pichon ou le Château Magence dans le bordelais (Graves). Elle possède désormais une vingtaine de boutiques en France et en République tchèque, et Pierre Grundlehner a repris la franchise suisse en 2017. Après un pop-up store à Morges, il a ouvert au Flon, à Lausanne, puis ce printemps à Nyon et enfin à Vevey juste avant la Fête des Vignerons. Il ne compte pas s'arrêter là: «J'avais découvert le concept quand nous avions encore un bar à Cossonay, se rappelle l'ancien de l'École hôtelière de Lausanne. Je suis parti à Paris et je suis revenu avec une palette de ces «fontaines à vin», comme je préfère les appeler.»
Un marché en devenir
Alors que les Suisses connaissent plutôt ce contenant pour le jus de pomme, il faut les habituer à l'utiliser pour des vins de qualité. Château Carton devenu Bibarium (lire ci-contre) n'a jamais réussi à véritablement ouvrir ce marché depuis une décennie. Pierre Grundlehner y croit dur comme fer, et il commence à trouver sa clientèle. «Il y a de multiples occasions d'utiliser un BiB», explique-t-il. Le contenant est moins lourd que la bouteille en verre, et surtout, avec sa poche souple qui se dégonfle quand on soutire du vin, la boisson qui reste n'est pas en contact avec l'oxygène. On peut donc gentiment la déguster pendant plusieurs semaines (six au maximum) puisant du même «cubi».
Pour la légèreté et la durée, le BiB devient donc l'ami du citadin qui monte à son chalet le week-end et qui aura moins à porter. Et il retrouvera son vin le week-end prochain en bon état. Idem pour celui qui part en bateau. «Mais nous avons aussi beaucoup de personnes seules qui apprécient de pouvoir boire juste un verre sans ouvrir toute une bouteille pour cela. Ou des couples dont une seule personne boit du vin.» Ajoutons-y des restaurateurs qui commencent à apprécier le BiB pour servir du vin au verre sans qu'il s'abîme.
Empreinte carbone
Mais la fontaine à vins a d'autres arguments pour se vendre, écologiques ceux-là. Au congrès de l'OIVV à Genève, le professeur Hans Reiner Schultz, président de la Hochschule Geisenheim University (D), expliquait que ce contenant réduisait l'impact environnemental de 87% par rapport à la bouteille. Gain de poids, gain d'espace, carton recyclable font partie des atouts du BiB.
Chez BiBoVino, les crus – bio ou en production raisonnée – sont sélectionnés par le sommelier Bruno Quenioux. Mais ils restent dans le haut de gamme, donc chers en trois litres. Donc, pour certains vins, des alternatives existent. Un élégant BiB rond (admirez le jeu de mots) de 2 l et un magnum d'1,5 l permettent de s'offrir des Côte Rôtie ou des Pommerol toujours un peu moins chers qu'à la bouteille. En Suisse, les Grundlehner ont trouvé des accords avec Yvan Parmelin, Christian Dupuis ou Jean Duboux pour leur prendre quelques cuvées, qu'il fait ensuite mettre en poche à Perroy.
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