Réchauffement climatiqueL’ECA veut agir avant que les éléments se déchaînent
L’Établissement d’assurance invite les propriétaires à renforcer leurs bâtiments face aux dégâts naturels, en payant la moitié des travaux. Une première dans le pays.

En matière de dégâts naturels, en lien avec le réchauffement climatique, on ne va pas sur le beau. L’Établissement d’assurance contre l’incendie et les éléments naturels du Canton de Vaud (ECA) le sait mieux que quiconque, lui qui chiffre à 27 millions de francs les coûts annuels occasionnés par la grêle, les tempêtes, le poids de la neige ou les inondations dans le canton. En première suisse, l’ECA a dévoilé ce mardi une nouvelle prestation: conseiller les propriétaires pour qu’ils rendent leurs bâtiments moins vulnérables aux éléments naturels, et financer les travaux nécessaires jusqu’à hauteur de 50%.
Cinq millions de francs seront prélevés annuellement sur les bénéfices de l’ECA pour financer ces nouvelles mesures de prévention et de protection. Il s’agira, pour les propriétaires volontaires, d’envisager des travaux tels que l’installation de portes et de fenêtres étanches, la surélévation des sauts-de-loup, la mise hors eau des bouches d’aération ou encore la pose d’une protection contre la grêle. À titre d’exemple, un bassin de rétention d’eau pourrait être réalisé pour la commune de Borex dans un quartier où des inondations ont déjà causé pour près de 200’000 francs de dégâts par le passé. Coût de la mesure, prise en charge à moitié par l’ECA: environ 55’000 francs.
«Il nous faut répondre aux défis que nous posent les forces de la nature»
«L’idée est bien d’agir avant le sinistre, et d’éviter la récidive», explique Anne Gillardin. Elle est directrice de la division «prévention» à l’ECA. Toujours selon les statistiques en effet, un sinistré sur quatre sera à nouveau touché pour les mêmes raisons sur une période de vingt ans. «Il nous faut répondre aux défis que nous posent les forces de la nature, en agissant sur la fragilité des bâtiments en partenariat avec leurs propriétaires», poursuit Marc Choffet, responsable du service «éléments naturels» à l’ECA. Tous ont en mémoire la dernière grande intempérie dans le canton. C’était en juin 2018. En dix minutes de pluie diluvienne, notamment sur Lausanne, il y en avait eu pour 30 millions de dégâts répartis en 4200 sinistres.
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