Projet collaboratif à YverdonL’Échandole invite à apporter sa brique à l’édifice
Le théâtre yverdonnois reprend le projet créé par Jan Vormann il y a une dizaine d’années. Le concept? Boucher les failles des murs avec des Lego.

Vous comprenez tout à coup que votre «London Bus» ramasse trop de poussière dans votre salon, vous en avez marre de constater qu’il manque quelques briques à votre porte-conteneurs Maersk ou, la valeur sentimentale de la caserne des pompiers reçue quand vous aviez 10 ans a tout à coup chuté? L’Échandole a la solution pour vous débarrasser écologiquement de vos Lego.
Le théâtre yverdonnois invite tout un chacun à lui offrir les célèbres petites briques danoises dont il ne veut plus. Mais pour en faire quoi? Exporter à Yverdon-les-Bains le projet «Dispatchwork», créé il y a une dizaine d’années par Jan Vormann, rapportait «La Région Nord vaudois» le 8 juillet. En deux mots, l’artiste franco-allemand propose de combler les fissures et autres interstices des murs avec ces pièces colorées.
«On va restaurer le château qui nous abrite à notre manière.»
Simple et efficace, le concept d’art visuel n’a pas laissé de marbre le directeur de l’Échandole. Sylvain Maradan y a même vu l’opportunité de mettre sur pied un projet collaboratif qui servira de fil rouge à la saison 2022-2023 de son théâtre.
Œuvre éphémère
«On va ainsi restaurer le château qui nous abrite à notre manière», sourit l’administratrice Daniela Salazar, en clin d’œil aux importants travaux dont l’édifice fait présentement l’objet. Le «Projet Lego» sera lancé le 10 septembre, en collaboration avec le Musée d’Yverdon. Ce jour-là, tous ceux qui le désirent pourront colmater les brèches situées sur la façade est du château. L’œuvre éphémère qui en résultera restera deux semaines en place.
Et si l’initiative suscite des envies, il suffira de se rendre au théâtre tout au long de la saison pour apporter sa brique à l’édifice. «Voulu aussi comme une initiative intergénérationnelle, il sera proposé en premier lieu lors des spectacles «famille» de la saison», relève Lena Rossel, responsable du suivi de cette opération.
«Plus on reçoit de briques, mieux c’est.»
Mais du travail il y en a bien assez pour toute l’année, dans le bar, dans la tour qui le jouxte et dans la courette située à l’arrière de la scène. Tous les spectateurs pourront donc y consacrer quelques minutes. «C’est aussi une manière de les inviter à s’imprégner des lieux, à y passer plus de temps que la seule durée d’un spectacle», note Daniela Salazar.
Le projet se voulant durable, les briques ne seront pas collées, mais simplement intercalées dans les orifices des murs. Aujourd’hui, l’équipe de l’Échandole dispose d’environ 50 kilos de Lego, récupérés voilà une dizaine de jours dans un festival à Besançon (F). «Il est difficile d’évaluer combien il nous en faut. Plus on en reçoit, mieux c’est. Jan Vormann va du reste nous envoyer des pièces un peu moins classiques, qui nous font encore défaut et qui permettent de suivre les formes irrégulières des trous dans les murs», précise Lena Rossel.
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