Légaux car écolos, les chauffages de terrasse sont de retour
Attendu depuis que la loi a interdit les engins électriques ou à gaz, le parasol qui chauffe sans polluer est apparu dans deux bistrots à Nyon.

Le retour des chauffages en terrasse fera le bonheur des cafetiers et des fumeurs. Edelsun, la société nyonnaise qui lance le parasol chauffant aux pellets, a obtenu le feu vert du Canton. A ce jour, elle n'a vendu que deux appareils, au Barawine et au Restaurant Le Léman, à Nyon. Mais le marché potentiel est énorme. Sachant que la loi sur l'énergie, modifiée en 2015, autorise les chauffages non polluants, les tenanciers d'établissement avec terrasse attendent impatiemment la mise en vente de modèles légaux car écolos. C'est en prenant conscience de cette attente que des Nyonnais ont développé un tel appareil, mis en vente pour la première fois en janvier.
«Il y a eu presque coup sur coup l'interdiction des parasols chauffants à gaz ou à électricité, en 2001, et l'interdiction de fumer dans les établissements publics, en 2008, rappelle Christine Sadra, porte-parole de l'entreprise Edelsun. Ce qui n'a pas plu aux patrons de bistrot. Quand nous avons appris que des systèmes non polluants étaient autorisés, nous avons étudié quel procédé pourrait convenir le mieux. Nous avons découvert que le chauffage aux pellets, par pyrolyse, était la meilleure solution. A notre connaissance, notre modèle est le seul qui existe en Suisse, voire en Europe.»
Albert von Braun, chef de la police du commerce du canton de Vaud, confirme que la loi n'autorise les chauffages en plein air que s'ils exploitent des énergies renouvelables ou des rejets de chaleur inutilisables d'une autre manière. Il précise que c'est la Commune qui est compétente pour autoriser l'utilisation de ces chauffages, pas la police cantonale du commerce.
A Nyon, Roxane Faraut Linares, municipale responsable de la Sécurité, explique la position des autorités communales: «Du moment que la loi l'autorise et que le modèle a été agréé par la Direction générale de l'environnement, nous ne voyons pas d'inconvénient à l'utilisation de ce parasol chauffant avec des pellets certifiés, qui ne dégage pas de fumée incommodante.» Et le bruit? «En hiver, les gens ferment les fenêtres, et souvent les gens ne sortent que pour fumer leur cigarette. Il faut aussi prendre l'intérêt des cafetiers en considération.»
Fabriqué en Italie
Le modèle que lance Edelsun, nommé «Genève», a été développé en collaboration avec un artisan italien, spécialiste de la pyrolyse, qui est déjà prêt à en fabriquer en série. Les concepteurs ont voulu un objet élégant, efficace, pratique et, surtout, présentant toutes les garanties de sécurité. «La partie basse, qui contient les pellets, reste froide. Il n'y a aucun danger pour les enfants. Et même sur la partie haute, on peut poser les mains sans se brûler», précise Christine Sadra.
Cette volonté de faire un appareil de qualité a un coût: 2490 francs l'unité. Les vendeurs justifient ce prix par la durabilité du produit (acier inoxydable), d'une quinzaine d'années, et par des coûts de fonctionnement sensiblement inférieurs à un modèle à gaz, puisque le sac de 15 kilos de pellets revient à 4 fr. 90, ce qui suffit à chauffer la terrasse pendant cinq heures. Selon Edelsun, comparé à un modèle à gaz, une seule saison suffit pour rentabiliser l'achat. A Yverdon, Ville qui a aussi autorisé les chaufferettes à pellets (notre édition du 11 février dernier), le président de la Société industrielle et commerciale (SIC), Laurent Gabella, est à la recherche d'un modèle. «J'en ai découvert un sur Internet à 800 euros. Je pense que le prix ne doit pas dépasser 1000 francs pour que cela reste intéressant.»
Le patron du Barawine, à Nyon, Greg Kuster, qui a acquis le premier «Genève» mis sur le marché en Suisse, est satisfait du parasol, mais reconnaît qu'il est cher: «Le côté écologique est intéressant, mais c'est moins pratique qu'un appareil à gaz ou à électricité, où il suffit d'appuyer sur un bouton pour que ça marche. Et le prix est assez élevé.» Son collègue du Restaurant Le Léman, Manu Carvalho, le trouve plus joli qu'efficace: «Avec la flamme, ça donne une ambiance, qui attire la clientèle, mais ça ne chauffe pas autant que les appareils à gaz.»
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