L'enfant d'Echandens aux commandes de son village
A 29 ans, Jerome De Benedictis est depuis le 1er juillet le plus jeune syndic du Canton.

Samedi 9 juin, 20 h 30. Jerome De Benedictis passe une soirée tranquille à une fête chez un ami. Enfin, pas si tranquille que cela puisque, autour de lui, tout le monde lui parle du lendemain. Le lendemain, il sera élu syndic d'Échandens, mais il ne le sait pas encore. «L'excitation avait commencé à monter depuis quelques jours, confie le principal intéressé. Ce soir-là, tout s'est transformé en stress. J'avoue que je n'ai pas vécu la meilleure nuit de ma vie. Je ressassais dans ma tête les divers scénarios possibles. Cependant, à aucun moment je n'ai pensé gagner dès le 1er tour.»
Pourtant, il remporte 368 des 707 voix en jeu et dépasse la majorité absolue ainsi que ses deux collègues municipaux, concurrents d'un jour. Si cette franche victoire mérite d'être relatée, c'est surtout que Jerome De Benedictis est devenu le 1er juillet, lors de la passation des pouvoirs, le plus jeune syndic du canton. À 29 ans, il a pris la tête d'une commune comptant tout de même plus de 2750 habitants. Pas de quoi inquiéter cet entrepreneur diplômé de la HEC Lausanne: «Quand je suis entré à la Municipalité à 24 ans, cela a été un vrai saut dans l'inconnu. Aujourd'hui, j'ai acquis une certaine expérience et je suis bien conscient des responsabilités qui incombent à ma nouvelle fonction.»
Son accession à la syndicature est d'ailleurs tout sauf un hasard. Natif d'Échandens, Jerome De Benedictis ne l'a jamais quitté. «J'y ai plus ou moins tout fait au village à part évoluer avec le club de foot local, ce qu'on ne manque pas de me rappeler, sourit-il. Le père de mon ami d'enfance Guillaume Katz (ndlr: ancien défenseur du Lausanne-Sport désormais à Winterthour) jouait au FC Échichens. Quand on avait 4 ans, on a donc commencé à chausser les crampons là-bas. Et aujourd'hui je continue à fouler les pelouses de ce club avec la 3e équipe.»
Si le ballon rond l'a amené à trahir son village de cœur, c'est bien le comité de la Jeunesse d'Échandens qu'il intègre dès son bizutage et dont il prend rapidement la présidence. Avant de détenir le même titre au comité des étudiants HEC Lausanne, de fonder le Festival Unilive et d'entrer au Conseil communal en 2011. «Cet intérêt pour l'engagement et le débat a toujours été présent, explique-t-il. Aujourd'hui, il rythme ma vie et mes occupations. À tel point que j'ai plus de plaisir quand je passe une soirée au comité pour l'organisation de la finale de la Coupe vaudoise à Échichens que lorsque je vais voir un film au cinéma. Je considère ces activités parallèles à mon job comme une passion, et c'est génial.»
Conscient que son parcours pourrait susciter des vocations, Jerome De Benedictis ne souhaite toutefois pas devenir une sorte de porte-drapeau des jeunes présents au sein des exécutifs communaux. «Je ne veux surtout pas faire la promotion de la Municipalité auprès des personnes de mon âge car je ne pense pas avoir la légitimité nécessaire, détaille-t-il modestement. Je serais très content que mon élection permette à des gens de se rendre compte qu'eux aussi ont le temps, la motivation et les compétences pour s'investir. Mais c'est une démarche personnelle qui ne doit pas venir des autres.»
Reste désormais à connaître à quel âge il deviendra conseiller d'État ou même conseiller fédéral. À ce sujet, Jerome De Benedictis demeure prudent: «Je savais que je devais garder mon joker pour la dernière question (rires). La politique, c'est s'engager pour ce qu'on aime. J'aime mon canton, j'aime mon pays, mais aujourd'hui ma seule et unique priorité est mon village, où je viens à peine d'être élu syndic.»
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