Interdire aux caisses maladie toute possibilité de faire de la publicité pour l’assurance de base? Cette proposition socialiste va faire quelques vagues sous la Coupole fédérale. Des élus – et pas uniquement issus de la gauche – surferont sur l’agacement provoqué par la hausse des primes pour réclamer une mesure symbolique et a priori populaire.
L’idée a cependant peu de chances de passer la rampe. Et c’est tant mieux.
Si les assureurs dépensent chaque année des dizaines de millions pour faire leur pub, ce n’est pas pour les beaux yeux de la princesse. Ils se battent pour gagner de nouveaux clients, comme n’importe quelle entreprise. Dès lors que l’on maintient ce système concurrentiel en Suisse, il faut accepter que les acteurs du marché vantent leurs offres.
«Si la publicité permet de faire connaître des offres impliquant des primes mensuelles moins élevées, les assurés sont gagnants.»
Certes, les prestations de l’assurance obligatoire sont fixées par la loi. Mais une certaine marge de manœuvre existe, des modèles innovants sont possibles. Par exemple ceux qui incitent à recourir systématiquement aux médicaments génériques – bien moins chers que les originaux. Si la publicité permet de faire connaître de telles offres, impliquant des primes mensuelles moins élevées, les assurés sont gagnants.
Une interdiction totale serait donc incohérente et contreviendrait à la liberté de commerce. En revanche, une limitation plus sévère des pratiques commerciales agressives paraît souhaitable. L’accord de branche trouvé pour encadrer les activités de courtage dans le domaine des assurances ne suffit pas à protéger les consommateurs. Le démarchage téléphonique, promotion intrusive et parfois mensongère, doit ainsi être mieux régulé.
Quant à l’inflation des coûts de la santé, d’autres chantiers sont nécessaires pour la juguler. Notamment celui des moyens accordés à la prévention des maladies et à la promotion de la santé.
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Éditorial sur les caisses maladie – Les assureurs ont le droit de se vendre
L’interdiction totale de la publicité pour l’assurance de base, proposée à Berne, serait incohérente et peu efficace dans le système de santé suisse.