Histoire d’ici – 1921Les banques monopolisent la place Saint-François de Lausanne
Pour laisser place à des palais dédiés à la finance, deux bâtiments emblématiques de la capitale vaudoise du XIXe siècle, dont le grand hôtel Gibbon, sont démolis.

Une ville, ça n’a rien d’immuable, chacun peut s’en rendre compte. Lausanne n’échappe pas à la règle. Ses habitants du début du XXe siècle ont notamment pu assister à la modification de parties sud de la Cité, lorsque fut construit le pont Bessières et ouverte la rue Pierre-Viret, vers 1910-11. Mais en cet hiver 1920-1921, c’est la place Saint-François qui est au centre de l’attention des démolisseurs, des bâtisseurs et des curieux. Car ce sont deux immeubles emblématiques de la capitale vaudoise du XIXe siècle qui disparaissent.
Une première maison des Postes devenue centre commercial à arcades, située à l’ouest de l’église Saint-François, avait été rasée lors de l’agrandissement de la place en 1903, lui donnant l’allure qu’elle a encore grosso modo. C’est désormais au tour de la deuxième maison des Postes de subir les coups de pioche. Situé à l’angle du Grand-Pont et de la place, à droite en haut de la rue Pépinet, cet édifice fut bâti en 1863-64 à la place d’un hôtel afin de répondre aux besoins des Postes fédérales (rappelons que jusqu’en 1848, ce sont les cantons qui eurent la responsabilité des régies de «Postes et messageries»).