La neige tombée cette semaine vous a donné envie de chausser les lattes, à vous aussi? Si les conditions sanitaires et d’enneigement le permettent, j’irai skier, casqué et masqué dès qu’il le faudra, à Champéry ou à Morgins. Où il n’y aura sans doute pas foule durant les Fêtes, Covid oblige. Curieux hiver en perspective, aux Portes-du-Soleil comme ailleurs.
Le gouvernement Macron a non seulement décrété la fermeture des domaines skiables, mais il a dissuadé les Français de venir chez nous, en promettant une quarantaine à ceux qui s’aventurent hors du pays et des contrôles aléatoires aux frontières. Les pistes d’Avoriaz et de Châtel fermées, les touristes allemands, britanniques et hollandais qui viennent habituellement en nombre durant l’hiver ne seront pas là. Trop d’incertitudes dans l’air, et des chiffres de contamination au coronavirus qui font peur loin à la ronde.
«En Suisse, la volonté d’une ouverture plus étendue répond surtout à une logique économique.»
Les Suisses, eux, répondront-ils à l’appel de la montagne? À en croire un sondage Tamedia réalisé la semaine dernière, beaucoup sont frileux à l’idée de partir en vacances de neige. Près de 70% des personnes interrogées ont répondu par la négative. À voir le détail des réponses, le coût élevé des plaisirs de la glisse joue un rôle important. Plus leur revenu annuel est faible, moins les participants à cette enquête sont enclins à réserver un séjour aux sports d’hiver. Mais la crainte du virus explique aussi ces réticences.
La population a prouvé sa faculté d’adaptation depuis le début de cette pandémie. Notre récent sondage, effectué dans tout le pays, le met une fois encore en évidence. Ainsi, les participants disent en grande majorité avoir réduit leurs contacts hors de chez eux. Ils affirment aussi qu’ils chambouleront de bonne grâce leur manière de fêter Noël, en se réunissant par petits groupes.
De même, les gens qui souhaitent et qui peuvent s’offrir une escapade en altitude sauront se plier aux plans de protection sanitaire mis en place par les professionnels du tourisme. Gageons qu’ils respecteront les distances dans les files d’attente et les consignes de sécurité au restaurant. Nul n’a envie de gâcher cette belle occasion de s’aérer en prenant des risques inconsidérés.
Cadeau empoisonné
Le danger se situe plutôt dans les stations, à l’heure de l’après-ski et des rencontres spontanées. L’Autriche, qui s’apprête à ouvrir ses domaines skiables mais pas encore ses hôtels ni ses établissements publics, l’a bien compris. En Suisse, la volonté d’une ouverture plus étendue répond surtout à une logique économique. Et constitue une sorte de récompense pour les efforts consentis sur le plan sanitaire. Souhaitons qu’elle ne se transforme pas en cadeau empoisonné.
Le maître mot de cet hiver si particulier sera donc la prudence. On attend de nous, citoyens sages et responsables, de le rester une fois sur les pistes. J’y penserai au moment d’attaquer mes premières courbes. Et en guise d’apéro de fin de journée, ce sera une bière à la maison.
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La rédaction – Les bons citoyens suisses seront-ils des skieurs responsables?
Le respect des règles de protection sanitaire sera crucial, sur les pistes mais surtout dans les stations.