Des livres à dévorerLes chouchous de la rentrée littéraire francophone
Nothomb, Coulon, Layaz, Angot, Chalandon… Près de 400 livres arrivent en librairie. Notre sélection en France et en Suisse romande.

La rentrée littéraire s’annonce, et parmi la myriade de livres proposés se trouvent quelques pépites.
«Les vies de Chevrolet», Michel Layat

L’auteur fribourgeois installé à Lausanne redonne chair à Louis Chevrolet comme il avait fait revivre dans «Louis Soutter, probablement» les errances créatrices du peintre interné de force dans un asile de Ballaigues.
Dans une alternance de chapitres entre l’aventure américaine et les débuts, Michel Layaz reconstitue une trajectoire où les limites sont sans cesse repoussées. Il fait sentir l’adrénaline et la sueur, plonge dans cette épopée moderne qui voit les voitures s’affronter en plein Long Island, ou dans le circuit d’Indianapolis qui deviendra mythique, mais n’a jamais porté chance à Chevrolet.
À partir d’un destin par essence romanesque, Michel Layaz restitue à la fois un récit passionnant sur une époque où tout semblait possible, et embraie une réflexion sur ces étincelles qui, chez un être comme dans un moteur, tirent en avant pour le meilleur et pour le pire.
«Premier sang», Amélie Nothomb

«Premier sang» célèbre le clan, de l’aïeul Pierre, monstre qui, comme dans les contes, affamait les petits-enfants en leur gonflant le ventre de sa daube poétique et de compote de rhubarbe, à son géniteur Patrick, mort en mars 2020.
«Survivre à leur enfance restait une expérience darwinienne pour les enfants Nothomb», écrit-elle. Mais dans la cohorte des sombres paternels qui hantent cette rentrée littéraire, le sien pose en nature colossale et fantaisiste, un homme à principes peu expansifs.
«Seule en sa demeure», Cécile Coulon

Avec «Seule en sa demeure», l’écrivaine entraîne ses lecteurs au fond des bois odorants du domaine de la Forêt d’Or, dans le Jura français, sur lequel règne l’énigmatique Candre Marchère. Mi-vivant, mi-mort, on ne sait pas trop. Cet homme qui ne mange pas, boit à peine, ne laisse pas de traces de son passage et vit «confit en saumure dans sa maison» s’est tourné vers Dieu le jour où sa mère, Jeanne, s’est écroulée devant lui dans la petite église des Saints-Frères. Le jeune orphelin de 5 ans est alors pris en charge et en affection par la servante du domaine, Henria, qui détient tous les savoirs, tous les pouvoirs.
Mais aussi…
Si ces trois propositions sont solides, il reste un grand nombre de propositions alléchantes. La rentrée littéraire romande est particulièrement riche et offre tout un florilège de styles et de genres. Et du côté de la France, il y a quelques immanquables qui paraissent en cette fin d’automne
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