Une initiative populaire acceptée par la majorité de votants mais refusée par celle des cantons? Avant ce dimanche 29 novembre, c’était arrivé une seule fois dans l’histoire politique suisse. Et c’est déjà la gauche qui en avait fait les frais.
Le 13 mars 1955, une initiative de l’Union syndicale suisse réclamant «la protection des locataires et des consommateurs» convainc 50,2% des votants. Las pour ses auteurs, seuls 6 cantons et 2 demi-cantons disent oui. Le texte passe donc à la trappe, tout comme le contre-projet direct également soumis au vote ce jour-là.
Le site de l’Administration fédérale livre la liste précise des votes canton par canton. Et la similitude avec 2020 s’avère frappante: ce dimanche de 1955, les citoyens de Genève, Vaud, Neuchâtel, Berne (qui comprenait alors le Jura), Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Zurich et Tessin avaient approuvé le texte de l’USS. Soixante-cinq ans plus tard, même si la question posée aux Suisses était bien différente, seuls Fribourg et Bâle-Campagne ont changé de camp.
Huit référendums ont connu le même sort, dont l’arrêté sur la politique familiale en 2012 et celui sur la naturalisation des jeunes étrangers en 1993, rappelle «Swissinfo».
Quant à la situation inverse, est elle aussi très rare. Trois initiatives et un référendum ont échoué faute de majorité du peuple, malgré le soutien des cantons. Notamment celles contre «la pénalisation du mariage» en 2012 et «les abus dans le droit d’asile» en 2002.
Combien d’initiatives ont passé le cap de la double majorité? Depuis un certain 9 février 2014 et l’acceptation du texte de l’UDC «Contre l’immigration de masse», le compte est resté bloqué à vingt-deux. Sur 219 ayant fait l’objet d’une votation depuis 1893. P.M.