Personnalité politiqueLes cinq temps forts de la gouvernance de Jacinda Ardern
La première ministre de Nouvelle-Zélande, épuisée, a annoncé jeudi sa démission. Retour sur cinq années de gouvernance qui ont été «les plus épanouissantes» de sa vie.

La Première ministre de Nouvelle-Zélande Jacinda Ardern a annoncé sa démission mercredi, après cinq années et demie à la tête du gouvernement.
Après avoir connu une immense popularité, notamment à l’étranger, elle termine épuisée face aux difficultés rencontrées sur le plan intérieur.
Voici les cinq moments clés qui ont marqué la gouvernance de cette travailliste de 42 ans.
1. Un bébé dans l’Histoire
Mme Ardern est entrée dans l’Histoire en septembre 2018, quand elle est apparue à l’Assemblée générale annuelle de l’ONU avec Neve, sa fille de trois mois. C’était la première fois qu’une femme dirigeante emmenait son bébé dans le vaste hémicycle des Nations Unies.
Elle était la deuxième Première ministre de l’Histoire à accoucher pendant son mandat, après Benazir Bhutto en 1990.
«Je veux rendre la chose plus normale», avait déclaré Mme Ardern à CNN, en espérant qu’en se montrant ainsi «plus ouverte, cela pourrait ouvrir la voie à d’autres femmes».
2. Attaque de la mosquée
Mme Ardern a été saluée pour sa réaction lors de l’attentat de Christchurch en mars 2019, le pire jamais perpétré dans le pays.
Un suprémaciste blanc avait fait éruption dans deux mosquées de la ville lors de la prière du vendredi, tuant 51 personnes et en blessant une quarantaine.
Un foulard sur la tête, elle avait réconforté les familles des victimes après la fusillade, une attitude saluée mondialement. Plus tard, elle a expliqué que ce geste était spontané et un signe de respect envers la communauté musulmane.
Elle a également été applaudie pour avoir rapidement adopté des réformes en matière de lois sur les armes à feu et avoir poussé les réseaux sociaux à lutter contre les discours de haine en ligne.
Neuf mois plus tard, Mme Ardern avait réconforté de manière exemplaire sa nation choquée par l’éruption volcanique de White Island, qui avait fait 22 morts et une cinquantaine de blessés, dont certains grièvement.
3. «Élection Covid»
La dirigeante a remporté un second mandat après une victoire écrasante des travaillistes aux législatives de 2020, en raison notamment d’une impressionnante vague de sympathie qualifiée par les médias de «Jacindamania» en référence au prénom de Mme Ardern saluée ainsi pour sa bonne gestion du Covid-19.
Elle avait alors surnommé le scrutin d’«élections du Covid», axant à fond sa campagne sur le succès de sa politique de lutte contre la pandémie.
L’archipel de cinq millions d’habitants n’avait enregistré que 25 décès en raison notamment de mesures sanitaires draconiennes et d’une stricte fermeture des frontières aux voyageurs arrivant de l’étranger. La Nouvelle-Zélande n’a pleinement rouvert ses frontières qu’en août 2022, enregistrant un total de 2437 décès.
4. Manifestations antivax
Deux ans après avoir remporté son second mandat, une partie de la population a commencé à critiquer sa gestion de la pandémie. Pendant quatre semaines, en février 2022, des centaines de manifestants ont occupé la pelouse devant le bâtiment du Parlement, pour protester contre les restrictions sanitaires.
Mme Ardern a refusé de rencontrer les protestataires – dont beaucoup étaient antivax – et a dénoncé leur manière d’avoir recours à «l’intimidation et au harcèlement» pour faire passer leur message.
Les manifestations se sont terminées par une flambée de violence, certains arrachant des pavés et les lançant sur la brigade antiémeute qui tentait de faire évacuer le campement. Plus de 100 personnes ont finalement été arrêtées. Mme Ardern a ensuite qualifié la situation d’«incroyablement difficile» et de «défi».
5. Chute de popularité
Mme Ardern a récemment vu son parti et sa cote de popularité personnelle chuter dans les sondages, alors que la situation économique se détériorait et que l’opposition de droite reprenait des forces.
Les récents sondages donnent l’avantage, pour cette élection, qui doit se tenir le 14 octobre, à une coalition de centre-droit au détriment du Parti travailliste.
Le mois dernier, le stress de Mme Ardern était apparu évident quand elle a été involontairement surprise au micro en train de traiter un responsable de l’opposition de «connard arrogant».
AFP
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.