Les CMS perdent de vue l'humain
Voilà des années que des employés de centres médico-sociaux (CMS) lausannois dénoncent une déshumanisation de leur métier. Aujourd'hui, c'est un petit groupe d'auxiliaires de santé qui saisit la presse pour faire part de ses inquiétudes. Les responsables, eux, répètent que la grogne est marginale.
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L'évolution des soins à domicile, mis sous pression par le vieillissement de la population, est inéluctable. Déjà précurseur, Vaud a décidé d'augmenter massivement la prise en charge à la maison pour éviter les admissions inutiles et épargner des hôpitaux et des EMS pleins à craquer. La demande va croissant; la complexité des cas aussi. Le directeur des CMS lausannois dit qu'il manque de moyens, et ce malgré des subventions en hausse constante. Un changement de pratiques – voire de culture – s'impose pour faire face au tsunami gris.
Pour autant, les plaintes des employés ne doivent pas être prises à la légère. Plus qu'une résistance au changement, au minutage ou aux outils numériques, plus qu'un mouvement d'humeur localisé, elles visent le cœur même du métier: la relation. Des auxiliaires de santé se plaignent de perdre soudain leurs clients réguliers, sans explication. Du côté des bénéficiaires, c'est la même chanson: trop de nouvelles têtes passent le pas de leur porte. Il faut tout réexpliquer et faire une croix sur le lien de confiance.
«En multipliant les intervenants, les planificateurs crispent tout le monde»
Les CMS feraient bien de s'inspirer du CHUV qui, décidé à ne plus être une vulgaire usine à soigner, a pris conscience de l'importance de la relation avec le patient. L'hôpital se pose (enfin) des questions qui, semble-t-il, n'effleurent pas les soins à domicile.
En multipliant les intervenants, les planificateurs crispent tout le monde. Les bienfaits thérapeutiques du lien ne sont plus à démontrer. Comment dépister une dépression si l'on ne connaît pas la personne? Comment repérer un état qui se dégrade sournoisement? Les projets de réformes du système de santé vaudois reposent largement sur la prise en charge à domicile. Il serait dommage que les «petites mains» les plus expérimentées des CMS quittent le bateau maintenant parce qu'elles ne trouvent plus de sens à une profession déjà pénible et peu valorisée.
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