Gestion des prédateursLes défenseurs du loup veulent une enquête sur la mort de M95
Le tir du mâle alpha de la meute du Marchairuz provoque le courroux des pro-loups. Une association demande des sanctions et un moratoire sur la régulation vaudoise.

La mort de M95, dit «Gros Pépère», provoque l’ire des défenseurs du loup. Dans un communiqué diffusé mercredi, l’association Avenir loup lynx Jura (ALLJ), regroupant une partie des militants et des tenants du loup entre la France et la Suisse, condamne sans surprise le tir accidentel du mâle dominant de la meute du Marchairuz par les services de la faune vaudois.
Les analyses génétiques ont pour rappel confirmé lundi la suspicion: le mâle adulte abattu dans la nuit du 27 au 28 novembre par les gardes-faune, au Brassus, était bien le loup emblématique de la meute. Un individu se situant hors de l’autorisation accordée par l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), dont le Plan loup protège les géniteurs.
«Plus que de l’incompétence, [c’est] un crime contre la biodiversité, une rupture des liens de confiance.»
Le Canton a annoncé un nouveau renforcement de son monitorage, les conséquences de la mort d’un des géniteurs d’une meute faisant notamment l’objet de beaucoup de débats sur la structure familiale du loup et sur les attaques contre les animaux de rente.
Dans tous les cas, pas de quoi calmer les défenseurs du loup, qui dénoncent «plus que de l’incompétence», «un crime contre la biodiversité» et «une rupture des liens de confiance». La petite ONG demande ainsi un moratoire de trois ans sur les tirs, la mise à pied et le désarmement du fonctionnaire à l’origine du tir ou encore une enquête de police dirigée par un juge extérieur au canton.
Tension sur les alpages
Les patrouilleurs d’alpage d’une autre association, Defend the Wolf, annoncent pour leur part le dépôt d’une plainte pénale contre inconnu, condamnant un tir volontaire. «Le Canton a par deux fois demandé, mais pas obtenu, le tir de «Gros Pépère» à l’OFEV», souligne son président, Fabrice Monnet.
«Maintenant, il faut qu’on nous écoute enfin», enchaîne, pour ALLJ, Eric Jaquet. «Il y a un grand manque de transparence. Le Canton ne peut pas toujours se réfugier derrière des phrases types et dire que tout a pourtant été fait dans le respect des règles. La situation ne va plus.»
Contactée, la Direction générale de l’environnement (DGE) ne souhaite pas livrer de commentaires sur le communiqué de l’ONG.
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