La «petite» Suisse ressemble plutôt à une «puissance» en matière d’éducation. Ses hautes écoles universitaires la placent au 3e rang mondial (classement QS) derrière les États-Unis et le Royaume-Uni. Lausanne forme un exceptionnel cluster: EPFL, UNIL, EHL, IMD, ECAL, HEMU, etc. Le baccalauréat international (IB) a été inventé et lancé il y a plus de cinquante ans sur les bords du Léman. Rousseau, Pestalozzi, Piaget et tant d’autres ont donné ses lettres de noblesse à la science pédagogique helvétique.
Des générations de jeunes du monde entier viennent étudier et développer leurs capacités dans nos internats de montagne ou de plaine, où ils deviennent des «ambassadeurs» de nos valeurs et du Swiss made. Nos écoles hôtelières sont les meilleures du monde. L’enseignement primaire et secondaire public est inclusif et de bonne qualité en comparaison internationale: il permet de réaliser l’objectif social primordial d’égalité des chances. Dans le canton de Vaud, c’est proche de 120’000 jeunes qui progressent dans les diverses filières.
«La diversité permet au «biotope éducatif» de s’améliorer, de s’adapter, de devenir plus résilient.»
En complément du secteur public, les écoles privées permettent la diversité pédagogique. Il ne faut pas se priver de cette richesse. Comme en biologie, la diversité permet au «biotope éducatif» de s’améliorer, de s’adapter, de devenir plus résilient. La diversité provoque le fourmillement des idées, challenge la pensée unique, nourrit la recherche, la prise de risque, l’agilité de tester de nouveaux concepts.
Toute la société en profite finalement. Quelques exemples: l’usage des outils numériques dans l’accomplissement des objectifs d’apprentissage et d’enseignement a dix ans d’avance dans certaines écoles privées. Par ailleurs, des pédagogies alternatives permettent de mieux répondre aux besoins d’enfants aux multiples formes d’intelligence.
Du rêve à sa réalisation
Les éducateurs ne trouveront pas meilleurs laboratoires du multilinguisme que dans certains établissements privés. Plusieurs écoles ont acquis de l’expérience dans l’entrepreneuriat des juniors: comment réaliser son rêve concret, en apprenant à se fixer des objectifs, à travailler en équipe. Le degré de personnalisation de l’enseignement est très poussé. Et finalement la responsabilité sociale est mise en avant à travers des projets humanitaires ou de développement durable.
D’un point de vue de politique publique, laisser cette diversité s’épanouir rendra de grands services à la Suisse et au canton de Vaud en particulier, dans une vision ouverte du monde. L’actuel projet de révision de la loi sur l’enseignement privé devrait, à mon sens, être lu et amélioré, si pas rejeté entièrement, dans cette optique. Il existe un potentiel énorme de partenariats publics-privés. Il suffit de le vouloir. Les écoles privées vaudoises le veulent et s’engagent.
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L’invité – Les écoles privées vaudoises, laboratoires d’innovations pédagogiques
Philippe de Korodi livre sa vision de l’enseignement privé, à l’heure d’un projet de révision de la loi.