Conseil communal de LausanneLes élus sont «peu de chose» face à l’éducation numérique
Le plénum avait raboté le crédit pour les tableaux interactifs. Mais la Ville est tenue par le Canton de les installer en cas de travaux.

Les conseillers communaux lausannois avaient imposé, en décembre dernier, une coupe dans un crédit pour l’achat de tableaux interactifs à l’école. Ils se sont aperçus mardi soir que cette exigence ne pouvait être que partiellement honorée, au risque de contrevenir aux règles du Canton. Un débat s’est malgré tout développé qui a fini par déboucher sur un baroud d’honneur en faveur des bons vieux tableaux noirs et une requête pour que la Municipalité suive tout de même la restriction demandée initialement.
Tableaux amovibles
Pour mémoire, cette retenue dans l’achat d’affichages numériques frontaux (ANF) impliquait que la Ville n’achète que des tableaux amovibles pour les petites classes d’un même collège afin qu’elles se les partagent. Or, le socialiste Samuel de Vargas a découvert que le Collège de Pierrefleur avait malgré tout été équipé en plein durant les vacances de Pâques.
En plénum, le municipal David Payot a ainsi dû expliquer, d’une part que les installations de Pierrefleur avaient été achetées avant le vote de décembre, d’autre part que d’autres collèges allaient être ainsi entièrement pourvus en ANF. Car, en la matière, c’est le Canton qui tient le couteau par le manche. Le règlement impose aux communes d’aménager ces tableaux dans toutes les classes des écoles nouvelles ou qui font l’objet de réfections importantes.
«Les concierges d’écoles ont un rôle important à jouer et il n’y a pas de honte à cela.»
Une partie des petites classes pourront tout de même être équipées avec des tableaux amovibles qui se rouleront d’une classe à l’autre, au gré des besoins. «Nous pourrons ainsi faire un bilan détaillé des différentes situations», a positivé David Payot.
Devant cette «avance à marche forcée du Canton», comme l’a dépeint Pierre Conscience d’Ensemble à Gauche, les conseillers communaux se sont accordés à constater qu’ils étaient «bien peu de chose». Le PLR Henri Klunge a imagé la situation en disant que la Commune n’avait, en l’espèce, qu’un «rôle de concierge». Un mot repris au bond par le popiste David Payot: «Oui, c’est juste. Les concierges d’écoles ont un rôle important à jouer et il n’y a pas de honte à cela. Nous avons l’obligation d’être les concierges des écoles, mais nous avons aussi le pouvoir de faire plus et mieux, là où nous le pouvons.»
Face à l’implacable réalité, les élus ont voté à la quasi-unanimité une résolution demandant que les tableaux noirs soient aussi conservés dans les classes. Deux autres résolutions ont passé au vote, l’une, acceptée, qui appuyait l’idée de continuer de restreindre l’installation de tableaux fixes dans les classes, l’autre, refusée, qui exigeait carrément d’en désinstaller.
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