Exposition à PullyLes enfants passent au crible une scène de crime antique
L’ArchéoLab propose aux plus de 7 ans de se muer en as des sciences criminelles. Élucideront-ils le meurtre du cuisinier Terminus? Reportage.

«Je pense que c’est Salsa qui l’a tué. Mais qu’elle ne le dit pas parce qu’elle a peur de se faire gronder!» Angélique, 7 ans, mène l’enquête sur la scène du crime. Entourée de sa mère et de sa marraine qui lui a offert la visite, elle cherche à découvrir qui a assassiné le pauvre cuisinier Terminus, il y a presque 2000 ans.
Un défi lancé par l’Archéolab à ses jeunes visiteurs, en plein cœur de la villa romaine de Pully. Vont-ils arriver à résoudre les énigmes aux côtés de Clément, Tristan et leur chien Réglisse, les trois personnages de fiction de l’exposition?
La cuisine, lieu du crime
Après avoir découvert le squelette de Terminus, Angélique et les dizaines de détectives en herbe présents ce dimanche-là, tous munis de leur carnet d’enquête, passent dans un corridor les transportant dans le passé pour se retrouver sur le lieu du meurtre: la cuisine.
Leur but? Chercher des preuves, comme des traces de sang et de pas, ainsi que des empreintes digitales qui pourront être analysées dans le «laboratoire» muni d’écrans tactiles. Des objectifs complexes à la portée des petits? «Nous voulions rendre le parcours le plus pratique possible en proposant des jeux et des films», affirme Karine Meylan, conservatrice de l’Archéolab.
Un moyen de populariser deux branches académiques: l’analyse des tombes anciennes et les sciences criminelles, intimement liées dans l’exposition, comme dans la réalité.

VANESSA CARDOSO
Expo pédagogique de qualité
«Pour vulgariser un domaine, il est également nécessaire de faire appel à un grand spécialiste. C’est pourquoi nous avons collaboré avec Christophe Champod, professeur de l’École des sciences criminelles de l’Université de Lausanne», explique Karine Meylan.
Mondialement reconnu dans la recherche de traces, l’expert a notamment travaillé sur les échantillons urinaires truqués lors des Jeux olympiques de Sotchi en 2014. Un parcours exceptionnel récompensé en 2019 par la médaille Douglas M. Lucas, la distinction la plus prestigieuse du monde pour les sciences forensiques.
Pour «Crime à la romaine», il a dû sortir de sa zone de confort: «J’ai eu l’occasion de me frotter à l’exercice de la vulgarisation aux journées portes ouvertes de l’Université. Mais on ne le fait jamais assez!»

VANESSA CARDOSO
L’expertise de Christophe Champod a été appuyée par la plume de Christine Pompeï, créatrice des «Enquêtes de Maëlys». Scénariste de l’exposition, elle a créé cinq personnages fictifs, illustrés par Myrtille Tournefeuille: la victime, trois enquêteurs et quatre suspects. Un monde imaginé également dans le but de faire réfléchir les enfants sur les fausses preuves et les accusations qui impactent les suspects.
Alors? Qui de Salsa, Abribus, Lotus et Cumulus a commis ce crime affreux? Une bande d’amies en débattent pendant plus d’une heure, faisant des allers-retours entre les différentes pièces. Si besoin, elles peuvent se tourner vers Chiara Lollo et Maxime Sacchetto, qui font partie de l’équipe de médiateurs de l’Archéolab. «Nous sommes à leur disposition en cas de question. Pour les anniversaires, nous faisons aussi des visites guidées», explique ce dernier, qui arrive à la fin de ses études d’archéologie. À noter que le musée organise également des ateliers pour les enfants en situation de handicap mental.
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