Les présidents des écoles polytechniques et les recteurs d’université vous diront qu’ils s’intéressent peu aux classements, ces fameux «rankings» qui hiérarchisent les écoles dans le monde.
N’en croyez rien! Ils les scrutent et connaissent parfaitement leur place dans les plus prestigieux palmarès (Shanghaï, Times Higher Education, Leiden…) sur lesquels les Américains règnent en maîtres.
En 2020, aucun n’a manqué l’entrée de PSL (Paris Sciences & Lettres), qui décrochait une belle 36e place pour sa première année d’existence. PSL? Il s’agit d’une mégafusion de onze institutions de pointe, dont le Collège de France, «Normale Sup» ou encore l’École des Mines de Paris. À l’œuvre aussi à l’Institut Polytechnique de Paris et chez Sorbonne Université, ces rapprochements sont moins conçus pour les «rankings» (encore que!) que pour gagner en visibilité internationale et décrocher des financements.
«L’attractivité de la place scientifique suisse vacille. Et, à ce petit jeu, il y a bien plus à perdre que quelques places dans un «ranking»
En Suisse, aucune mégafusion à l’horizon. Mais des rapprochements. La preuve dans les EPF où, après des années de guéguerre et de jalousie, «la querelle de bac à sable» est terminée, confient leurs présidents, dont la bonne entente n’est pas que de façade.
Les EPF resserrent leurs liens et collaborent toujours plus avec les autres universités du pays (Lausanne, Zurich, Bâle…) et d’autres institutions, l’IMD pour n’en citer qu’une, au travers de masters communs.
Cette porosité est vitale. Car à l’heure où le jeu de la science se joue plus que jamais entre trois blocs (Europe, Asie, États-Unis) qui ne rechignent pas à la dépense, la Suisse a du souci à se faire. L’Europe n’en veut plus dans Horizon Europe et le parlement prévoit des coupes budgétaires pour les EPF.
L’attractivité de la place scientifique suisse vacille. Et, à ce petit jeu, il y a bien plus à perdre que quelques places dans un «ranking».
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Éditorial – Les EPF unies pour surnager
À l’heure des coupes budgétaires et de l’exclusion d’Horizon Europe, la collaboration et les bonnes ententes entre les écoles polytechniques permettent de maintenir la tête hors de l’eau. Jusqu’à quand?