Depuis des décennies, la place des femmes dans la société est un sujet récurrent. Toutefois, grâce à de jeunes femmes déterminées, aux manifestations qu’elles ont organisées, ce statut est devenu plus visible avec des percées réjouissantes, à l’image du Conseil d’État vaudois en majorité féminin et à la progression féminine aux Chambres fédérales.
L’état des lieux est cependant contrasté! Pour preuve, une découverte désopilante dans le florilège des publicités reçues pour les dernières élections vaudoises: un tous-ménages distribué par l’UDC de ma région: 16 candidats dont 15 messieurs souriants, ayant mis en valeur leurs avantages politique, professionnel, ou associatif, reléguant en bas de la photo une dame d’âge mûr qui esquisse un léger sourire.
«Il est nécessaire de trouver un équilibre entre femmes et hommes qui ne doive rien au hasard des institutions ou aux humeurs du moment.»
Brave apparition ou faire-valoir? On apprend que cette dame est la secrétaire de l’UDC de l’arrondissement. La boucle de mon effarement est bouclée. Comment peut-on, à notre époque, oser présenter ce tableau d’un autre âge? Faut-il s’apitoyer sur le sort de cette dame esseulée, s’exaspérer de cette unique présence, se questionner sur son aveuglement ou sur son abnégation? Cet emplacement misérable a-t-il joué un rôle dans sa non-élection? Pas de jugement partisan de ma part en matière de féminisme.
Par bonheur, en politique, là où l’exemplarité devrait régner, y compris au sein du plus grand parti de Suisse, au désespoir succèdent de revigorantes découvertes: dans l’actualité dramatique de la guerre en Ukraine, «24 heures» met en exergue qu’au niveau de la sécurité de notre pays, la Confédération s’appuie sur deux organes. D’abord la Délégation du Conseil fédéral, composée de trois membres dont deux femmes: Viola Amherd et Karin Keller-Sutter. La conduite de cette délégation n’en revient pas au président de la Confédération mais à la ministre de la Défense. Ensuite le groupe Sécurité, composé également de trois personnes dont deux femmes: la secrétaire d’État au DFAE Livia Leu et la directrice de la Police fédérale Nicoletta Della Valle.
Fonctions exposées
Ce tableau m’apporte une bouffée d’oxygène même si la chose militaire n’emporte pas toute ma sympathie, alors même que j’ai «vice-présidé» la Commission Schoch pour la réforme de l’armée. Ces deux exemples dans le système actuel des désignations à des fonctions exposées prouvent qu’il est nécessaire de trouver un équilibre entre femmes et hommes qui ne doive rien au hasard des institutions ou aux humeurs du moment.
Quel que soit le niveau, il faut une stratégie durable pour asseoir l’égalité entre les femmes et les hommes. Celle-ci commence par une représentation équilibrée sur les listes électorales. La règle des quotas sur les listes des partis forcerait ceux-ci à trouver une solution à cet éternel dilemme avec un minimum d’effort. Ma conviction va faire enrager certains mais je persiste et signe!
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L’invitée – Les femmes progressent en politique. Mais pas partout
Francine Jeanprêtre constate des avancées en matière de représentation des femmes, mais regrette que certaines listes électorales soient très loin de la parité.