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Cet été, les festivals se mettent au vert, au propre et au figuré. Le retour à la normale s’accompagne d’une volonté apparemment unanime de concilier musique et écologie. Quelques mois après la parution en France du rapport «Décarbonons la culture!» du Shift Project, l’impact CO2 des grands événements culturels ne devient pas encore aussi important que la programmation, mais figure en bonne place dans leur identité.
Le Menuhin Festival de Gstaad affiche en grand sa volonté d’établir un bilan carbone pour cet été, qui sera réactualisé chaque année; Paléo se prépare à réactualiser le sien datant de 2010 et met en place la vaisselle lavable et consignée. Entre effets d’annonce et travail de l’ombre, le coup de sonde non exhaustif des festivals de musique que nous avons effectué confirme une tendance forte rendue possible par des outils de plus en plus affûtés, mais avec des méthodes et des moyens très variables, voire inégaux.
Au-delà de cette diversité d’approches aussi réjouissantes qu’hétéroclites, il apparaît de plus en plus clair que la mobilité du public est le principal facteur d’émissions, suivi par la restauration. Des avancées considérables sont en cours, accompagnant des changements de comportement dans les déplacements et l’alimentation, mais la plupart des démarches visent encore davantage l’optimisation des processus que la remise en cause des fondamentaux. Si Paléo ne souhaite pas s’agrandir, il ne compte pas non plus se ratatiner; Verbier va continuer d’attirer des artistes du monde entier venant principalement en avion, et compte bien les sensibiliser. Heureusement, des festivals de plus petite taille testent aussi d’autres manières de partager et de ménager notre bien commun.
Entre la police des déchets, la chasse aux kilowattheures et la célébration de la fragilité du vivant, la culture événementielle se cherche encore une posture crédible et porteuse d’espoir. Et comme aujourd’hui tout se mesure, y compris la qualité de l’eau du lac au large du Montreux Jazz, l’écoblanchiment (greenwashing) passe de moins en moins la rampe. À plus forte raison dans un secteur qui a compris son rôle de prescripteur et de facteur de cohésion sociale autour du nouveau contrat naturel qui s’amorce.
Matthieu Chenal est journaliste à la rubrique culturelle depuis 1996. Il chronique en particulier l'actualité foisonnante de la musique classique dans le canton de Vaud et en Suisse romande.Plus d'infos
Éditorial – Les festivals entonnent l’hymne du zéro carbone
La culture n’est plus une bulle détachée du monde. Le secteur de l’événementiel musical commence à se saisir sérieusement du sujet.