Les finances lausannoises sont gérées sérieusement
Florence Germond revient sur quelques éléments de la gestion financière de la capitale vaudoise.
La Municipalité de Lausanne s'est fixé comme objectif de législature une gestion rigoureuse des finances publiques. Plusieurs actions ont été lancées en la matière. Une stricte maîtrise des charges et plusieurs mesures structurelles ciblées ont notamment permis d'économiser plus de 75 millions par an, soit près de 10% des charges maîtrisables. Ces efforts importants n'ont pas empêché de préserver les prestations, voire de les développer dans des domaines prioritaires tels que la petite enfance et la sécurité.
Fabrice Moscheni, conseiller communal UDC, s'est fendu d'une tribune dans ce même journal pour fustiger les finances lausannoises en s'appuyant sur des chiffres étonnants («24 heures» du 27 novembre). Afin de lutter contre toute désinformation, il m'apparaît indispensable de revenir sur quelques éléments.
«Ces dernières années, [...] les comptes lausannois ont été bouclés à l'équilibre ou très proches»
Premièrement, les chiffres cités alors se basent sur les budgets. Il ne fait pourtant économiquement aucun sens de fonder une analyse financière sur des budgets alors que, in fine, ce sont les comptes qui sont significatifs. Et le résultat est bien différent: ces dernières années (excepté 2018), les comptes lausannois ont été bouclés à l'équilibre ou très proches.
S'agissant de la dette, ni le Canton ni les entités chargées de noter la Ville ne tiennent compte du degré de couverture de la caisse de pension pour évaluer celle-ci. Les collectivités publiques ayant un risque inexistant de faillite (ou peu s'en faut), le législateur a même expressément admis une légère sous-couverture (80%) de la caisse. En prenant en considération les chiffres corrects, la dette nette réelle s'élève à 14 000 francs par habitant, soit moitié moins que le montant avancé. Elle intègre également des investissements dans des activités commerciales, générant ainsi un patrimoine économique.
Bien sûr, il serait vain de nier que la dette lausannoise reste élevée, et cela bien que les objectifs de législature de la Municipalité aient déjà été atteints et que la dette nette par habitant ait baissé de près de 13% depuis 2012. Mais il ne faut pas oublier non plus que Lausanne, capitale du canton, a des charges de ville-centre importantes. Les Lausannoises et Lausannois offrent ainsi des infrastructures importantes à la région: piscines, patinoires, opéra ou encore stade de football, le tout représentant près de 65 millions par année.
Comptes proches de l'équilibre, maîtrise de l'évolution des charges à moins de 1%, 75 millions d'améliorations budgétaires pérennes, financement intégral des investissements, baisse de la dette nette par habitant de 13%. Nous sommes très éloignés de la vision caricaturale et partisane de celui qui proposait encore il y a quelques mois d'augmenter d'un milliard la dette pour assainir nos finances publiques…
La Municipalité entend bien sûr poursuivre son approche d'une gestion financière rigoureuse, mais ne transigera pas sur la mise en place de politiques ambitieuses pour améliorer le quotidien des Lausannoises et Lausannois, assurer le développement de la ville et faire face à l'urgence climatique.
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