Les héros de Romans d'ados reviennent en mode adulte
Cinq des sept jeunes suivis durant toute leur adolescence ont accepté de mettre en boîte ce qu'ils sont devenus.
La plupart d'entre eux s'étaient bien gardés de dire qu'on ne les y reprendrait plus. Et ils ont bien fait! Quinze ans après le début du tournage, sept après la projection de ce film en quatre volets au cinéma, les héros devenus adultes de Romans d'ados , sont repassés devant la caméra. On prend presque les mêmes et on recommence pour ce nouveau projet lancé par Troubadour Films.
Si Mélanie, Rachel, Thys, Jordann et Xavier ont accepté de se confier à nouveau devant la caméra de Béatrice Bakhti, ce n'est pas le cas de Virginie et d'Aurélie. Alors qu'il avait assuré la production de cet émouvant documentaire, Nasser Bakhti a cette fois-ci coréalisé Romans d'adultes. Un titre cash qui ne rajeunit personne. Et pour cause: les héros yverdonnois suivis durant toute leur adolescence – les prises de vue ont été réalisées entre 2002 et 2008 – ont aujourd'hui plus de 25 ans. «Ouais, 25 ans c'est une petite claque», sourit Rachel dans la bande-annonce à découvrir sur la page Facebook de Romans d'ados.
La jeune femme devenue bibliothécaire ne s'attendait pas vraiment à remettre le couvert. «Même si j'avais souvent entendu des gens manifester leur curiosité de savoir ce qu'on était devenu.» Les retours toujours positifs du public l'ont convaincue de relever ce nouveau défi quand il s'est présenté.
Xavier, comme Thys, ont pris un peu plus de temps. «Pour moi tout ça, c'était de l'histoire ancienne. J'ai construit ma vie autrement que par le reflet de Romans d'ados», explique le premier, devenu ingénieur en chauffage et ventilation. Il a finalement accepté par soutien pour les Bakhti, avec qui il s'est toujours bien entendu. Un contrat de confiance comme celui qui lie Thys au couple de réalisateurs: «C'est ce qui m'a décidé. Et puis, il me paraissait logique de pouvoir boucler la boucle», précise celui qui est serveur aux Paccots.
La page que Xavier dit avoir tournée risquait de toute manière de se rouvrir, la RTS ayant prévu de diffuser à nouveau cette saga documentaire. «On a tous pas mal changé. Du coup, mieux valait montrer ce qu'on est devenu, pas que les gens gardent l'image de ce qu'on était à l'époque...»
Aurélie et Virginie avaient dès la fin de l'aventure Romans d'ados fait part de leur volonté de refermer ce chapitre de leur vie. Et elles s'y sont tenues. «Ce sont les deux seules d'entre nous qui ont eu des enfants. C'est peut-être pour protéger leur sphère privée qu'elles n'ont pas changé d'avis», souligne Rachel, sans porter de jugement.
Les scènes de cette suite en deux parties sous-titrée Sur le chemin de l'indépendance ont été tournées courant 2016, sur plusieurs semaines. Et si le montage n'est pas terminé, les cinq personnages principaux en ont découvert une version voilà deux semaines. «On a un droit de visu sur les images, explique Rachel. Je les ai vues avec beaucoup plus de distance qu'à l'époque. Il faut dire qu'en tant qu'adultes, on est davantage dans la maîtrise. C'est peut-être moins spontané, mais pour nous c'est plus confortable.» Un avis pas tout à fait partagé par Thys: «Personnellement, j'ai toujours de la peine à me voir à l'écran. Il m'a quand même fallu quelques jours pour digérer. Par contre le résultat est fidèle à ce que j'espérais. Les Bakhti sont restés tels qu'ils étaient: honnêtes.»
Pour que l'épopée sociologique de Troubadour Films puisse aboutir, les auteurs viennent de lancer une campagne participative*. Bien que soutenue par la RTS, quelques fondations et des communes, la société n'a pas encore pu boucler son budget. La collecte doit notamment servir à financer la fin du montage du deuxième chapitre, la traduction en anglais et en allemand ainsi que le sous-titrage des deux films, dont la sortie en salles est souhaitée pour l'automne. On y découvrira les cinq anciens ados, mais séparément. Si une scène commune a bien été tournée, elle n'a pas été conservée au montage: «Elle n'aurait pas reflété notre réalité», avance Xavier. Et Rachel de préciser: «On a toujours plaisir à se croiser, mais on ne se côtoie plus vraiment.»
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