Étude sur la pandémieLes hommes ont été davantage victimes de violences domestiques
Une recherche publie de nouvelles données. Les femmes continuent d’être nettement plus touchées lors de violences graves, mais les hommes sont de plus en plus concernés.

«L’ampleur de la violence dans le couple avant et pendant la pandémie de Covid-19 est globalement très largement identique», conclut une étude publiée lundi dans la revue spécialisée «Forensische Psychiatrie, Psychologie, Kriminologie», rapporte le «Tages-Anzeiger» lundi.
Parmi les différents résultats de cette recherche, l’un des points a surpris son directeur Dirk Baier et son équipe de la Haute École des sciences appliquées de Zurich. Selon les données, les hommes ont été davantage victimes de violences conjugales durant la crise sanitaire – alors que celles envers les femmes sont restées à peu près pareilles.
Les chercheurs ont interrogé au moins 1500 hommes et femmes vivant sous le même toit dans toute la Suisse en 2018, puis en 2021. Les questions portaient sur leurs expériences de la violence domestique, vécues au cours des douze derniers mois.
Selon les données de la première enquête, 2,6 pour cent des hommes ont rapporté des expériences de violence physique, contre 3,3 pour cent lors du sondage effectué après le début de la pandémie. Les femmes étaient de leur côté 3,3% concernées par ces agressions en 2018, contre 3% en 2021.
Gifles, morsures, griffures
Les hommes n’ont généralement pas rapporté des épisodes de violences excessives, détaille Dirk Baier dans l’article. Mais ils sont nombreux à avoir déclaré avoir été repoussés, avoir reçu des coups de pied, des gifles, des morsures ou des griffures. Des études plus approfondies devraient être menées à ce sujet.
«Pendant la pandémie, les hommes victimes de violence ont eu plus de temps pour réfléchir à leur situation compliquée, puis ils ont réalisé que cela ne pouvait plus durer», réagit Christian Neuweiler de l’association Opferhilfe Zurich. Il est également mis en avant le fait que pour de nombreux hommes, il n’est toujours pas facile de gérer le rôle de victime.
Violences psychiques
Le responsable de l’étude, Dirk Baier, précise que les femmes continuent d’être nettement plus touchées lorsqu’il s’agit de violences graves, voire de féminicides.
Concernant les violences psychologiques, elles ont dans l’ensemble diminué pendant la pandémie, en particulier chez les femmes (14,6% en 2018; 10,4% en 2021). Selon Dirk Baier, cela est dû à une diminution des comportements de contrôle, car, en raison des restrictions, la partenaire aura moins l’occasion d’avoir des activités en dehors de la maison.
Autres données
D’autres points ont été relevés par l’étude. En Suisse romande et au Tessin, la violence psychologique au sein du couple est moins répandue qu’en Suisse alémanique.
L’impact de la pandémie chez les jeunes couples se fait davantage ressentir, selon la recherche, «la part des moins de 36 ans ayant subi des violences physiques a augmenté de manière significative, passant de 4,3 à 8,4 pour cent». Au contraire, on constate un recul marqué de la violence chez les personnes de plus de 60 ans, passant de 1,9 à 0,5 pour cent.
Bien que ce groupe d’âge ait dû vivre avec de fortes restrictions, notamment au début de la pandémie, il est probablement plus résistant aux crises que les couples plus jeunes, analyse Dirk Baier.
À la campagne – dans les communes de moins de 5000 habitants – il y a davantage de violences psychologiques que dans les grandes agglomérations ou les villes. L’étude ne fournit pas d’explication possible.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.