Discriminées dans leur chairAlarme sur la santé des lesbiennes
Une enquête vaudoise sur la santé des femmes qui ont des relations sexuelles avec des femmes révèle des différences importantes avec la population féminine en général.

Suivi gynécologique insuffisant, violences sexuelles, santé mentale préoccupante… Voici quelques-uns des constats alarmants dressés par une enquête portant sur la santé des femmes ayant des relations sexuelles avec des femmes (FSF). Menée par trois associations vaudoises (VoGay, Les Klamydia’s, Lilith) et soutenue par Unisanté, elle a été réalisée en 2019 (409 formulaires exploitables). Les répondantes avaient 32 ans en moyenne.
Soignants inadéquats
«Les femmes qui viennent nous voir se plaignent souvent de l’accueil chez les gynécologues.»
Près de 30% d’entre elles n’ont pas de gynécologue et ne sont pas suivies pour leur santé sexuelle. Plus d’un tiers ont déjà été discriminées ou prises en charge de manière inadéquate au moins une fois en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. «Les femmes qui viennent dans les permanences se plaignent souvent de l’accueil chez les gynécologues», confirme Nicole Marty, présidente de Lilith. «On reçoit énormément de demandes pour des gynécologues sensibilisés, ajoute Camille Béziane, des Klamydia’s. Il y a une méconnaissance des besoins de ces femmes. Or quand elle a une mauvaise expérience, la personne arrête de consulter pendant un laps de temps plus important…»