Dégustation de concoursLes meilleurs vins suisses sont vraiment très bons
J’ai dégusté les finalistes du Grand Prix du vin suisse pour établir le podium final. L’année est riche en émotions.

Le Grand Prix du vin suisse a dégusté plus de 2800 vins fin juillet, pour attribuer ses médailles d’or et d’argent qui réjouissent les caves. Mais il garde encore les six meilleures notes des treize catégories pour une deuxième dégustation, qui distinguera les podiums de chaque type de vin. Le tout sera rendu public au Gala des vins suisses, à Berne, fin octobre. Le soussigné a eu l’immense privilège de participer à ce choix final. Autour de la table ce mardi-là (une moitié a été dégustée la veille), François Murisier et Émeline Zufferey, patrons de Vinea, Thomas Vaterlaus et Alexandre Truffer, rédacteurs en chef de «Vinum», Adrian van Velsen, blogueur vineux, et Olivier Roten, vigneron.
Tout cela se passe à l’aveugle, évidemment, les six vins étant présentés dans six verres, chacun des dégustateurs les classant ensuite de 1 à 6, tout en les commentant à tour de rôle une fois la dégustation terminée. Puis on cumule les notes pour aboutir au podium. On commence à 9 heures par les mousseux, dont aucun ne répond au style des champagnes. C’est de bonne tenue dans un style un peu riche. Les Müller-Thurgau jouent bien leur côté frais, ajoutant même un peu d’expressivité à ce cépage plutôt austère. Les assemblages blancs sont flatteurs, avec une douceur omniprésente heureusement tenue par une fraîcheur de bon aloi.
«À force de faire ces jurys chaque année, on sent bien les qualités des éditions. Celle-ci est excellente.»
Place à des rouges ensuite. Dans les pinots, on est loin du style bourguignon, avec des vins tendus, boisés, mais de belle classe. Dans les autres rouges purs, on devine – mais a-t-on raison? – deux humagnes, deux cornalins et deux syrahs, formant une très belle série flatteuse. Comme celle des assemblages rouges, où on rencontre pas mal de barriques, bien maîtrisées.
Bouquet final avec les deux Prix Vinissimo, soit la redégustation des premiers de chaque catégorie pour établir le classement des classements, les coups de cœur du jury. «On voit qu’on a vraiment bien dégusté, se réjouit François Murisier. Tous ces vins font plaisir à boire.» Même si on ne sait toujours pas ce qu’on a bu. Thomas Vaterlaus renchérit: «À force de faire ces jurys chaque année, on sent bien les qualités des éditions. Celle-ci est excellente.»
Les médailles (mais pas les prix) sur www.vinea.ch/grand-prix-du-vin-suisse
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