Décision du Conseil fédéralLes mesures contre le Covid seront renforcées dès lundi
La hausse des hospitalisations et la propagation du variant Omicron poussent le gouvernement à serrer la vis.

Extension des certificats et du port du masque ou télétravail: le Conseil fédéral a décidé vendredi de renforcer dès lundi et jusqu’au 24 janvier les mesures contre le Covid-19. Les personnes testées pourraient ne plus avoir accès aux manifestations.
Les hospitalisations de patients Covid-19 et le variant Omicron ont poussé le gouvernement à serrer la vis. La nouvelle mutation reste encore peu connue, mais elle pourrait échapper à l’immunité. Elle renforce encore l’insécurité.
Les nouvelles mesures doivent préserver les structures hospitalières. Le vaccin reste le meilleur moyen, rappelle le Conseil fédéral.
Le nombre d’hospitalisations a doublé en deux semaines. Celui des personnes admises aux soins intensifs augmente aussi, a déploré le ministre de la Santé Alain Berset. Il existe un risque que la charge augmente encore.
Dans ce contexte, le Conseil fédéral veut inverser la tendance avec les mesures «les moins intrusives possibles». La Confédération ne veut pas aller aussi loin que certains pays voisins, a assuré le Fribourgeois.
Accès restreint
Tous les établissements publics et les organisateurs d’événements en intérieur ou en extérieur auront la possibilité d’introduire la règle dite des 2G (guéris et vaccinés) et d’interdire l’accès aux personnes seulement testées. L’obligation du port du masque sera alors levée, a précisé Alain Berset.
Cette mesure profite notamment aux discothèques. Les cinémas, les théâtres ou les patinoires pourront également imposer ce système. Le choix doit être fait par l’entreprise, a souligné le ministre.
Le Conseil fédéral explique que les personnes guéries ou vaccinées sont nettement moins contagieuses. En cas d’infection, la maladie est généralement bénigne et ne nécessite pas d’hospitalisation. L’application de contrôle sera adaptée d’ici le 13 décembre. Jusqu’à cette date, les organisateurs devront vérifier manuellement les certificats.
Certificat et masque étendus
Le pass sanitaire sera exigé lors de toutes les manifestations et activités sportives et culturelles se déroulant à l’intérieur. Les groupes de 30 participants échappaient jusqu’à présent à cette exigence.
Lors de rencontres familiales ou entre amis de plus de dix personnes, le certificat est vivement recommandé. L’expérience a montré que le risque d’infection est particulièrement élevé dans ces cas. «On veut les limiter au maximum», a avancé le conseiller fédéral.
Et de poursuivre: «L’idée n’est pas de mettre des interdictions avec des amendes ou des policiers derrière les portes. C’est à un appel à être prudent dans le cadre privé.»
À l’extérieur, le certificat sera exigé dès 300 personnes, a précisé Alain Berset. La barre est actuellement placée à 1000.
Le masque sera lui obligatoire dans tous les lieux fermés accessibles au public, où le certificat Covid est exigé. Dans les restaurants, bars ou discothèques, l’obligation de consommer assis sera réintroduite. Si le masque ne peut être porté lors des activités sportives et culturelles, les coordonnées des participants devront être relevées, comme c’est déjà le cas pour les discothèques.
Validité réduite des tests
Le Conseil fédéral a encore décidé de réduire la validité des tests rapides antigéniques de 48 à 24 heures. Cette mesure augmente la pertinence des résultats du test et réduit la période durant laquelle une personne testée peut être infectieuse. La validité des tests PCR reste, elle, fixée à 72 heures, en raison notamment de problèmes de capacités en Suisse romande.
À la suite de la consultation, le gouvernement a renoncé à imposer des dépistages répétés à l’école obligatoire et au secondaire II. Dix-sept cantons sur 26 se sont opposés à cette mesure. Alain Berset a «vivement regretté» cette décision. Le gouvernement est convaincu de l’efficacité de tels tests.
Les dernières restrictions de capacités vont par ailleurs être levées, comme pour les rassemblements religieux, les universités ou les manifestations en extérieur. Le Parlement a inscrit en juin dans la loi Covid-19 que ces restrictions doivent être levées dès que tous les adultes souhaitant être vaccinés ont pu le faire.
Le Conseil fédéral estime que c’est le cas après la semaine nationale de vaccination. Il ne lui est donc légalement plus possible d’imposer des restrictions de capacités qui se justifieraient d’un point de vue épidémiologique.
Télétravail
Afin de réduire les contacts sur le lieu de travail, le gouvernement conseille urgemment le retour au télétravail. Les employés qui doivent se rendre sur leur lieu de travail devront porter un masque dès deux personnes, a précisé Alain Berset. Une obligation de télétravail a été rejetée par la majorité des cantons et des partenaires sociaux.
Fin des quarantaines à l’entrée
La quarantaine pour entrer en Suisse, imposée la semaine dernière dans l’urgence à l’annonce du nouveau variant Omicron, est supprimée. À la place, le Conseil fédéral durcit le régime de tests. Les nouvelles obligations entrent en vigueur dès vendredi minuit.
Pour empêcher autant que possible l’arrivée d’Omicron en Suisse, les tests PCR sont imposés pour toutes les entrées dans le pays. Cette règle s’applique aussi aux personnes vaccinées et guéries.
Outre un test PCR avant l’entrée en Suisse, un deuxième (PCR ou antigénique) doit être effectué entre le quatrième et le septième jour après l’entrée en Suisse. Il s’agit de repérer des personnes infectées juste avant de partir ou pendant leur voyage. Les coûts sont à la charge des personnes concernées.
Les personnes des régions frontalières sont exemptées de l’obligation de test. Elles n’ont pas non plus à remplir les formulaires de contact.
Les ressortissants de pays tiers non vaccinés qui souhaitent entrer en Suisse depuis un pays de l’espace Schengen pour des séjours sans activité lucrative de 90 jours au plus au cours d’une période de 180 jours se verront refuser l’entrée. Cela concerne les séjours touristiques et les visites. Des exceptions sont prévues.
Le conseiller fédéral a justifié la levée des quarantaines pour l’entrée en Suisse par la situation épidémiologique: on a déjà des transmissions dans le pays sans lien avec à un retour de l’étranger. Il n’y a donc plus de raison d’imposer des quarantaines pour les personnes revenant des pays où circule le variant.
ATS
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